L’obsolescence programmée des produits a été identifiée à la fin des années 1920 déjà. Cette usure préméditée des biens visait à relancer une économie stagnante en forçant les consommateurs à remplacer les objets défectueux.
Des ampoules aux bas nylon, tout y a passé ou presque… Cette stratégie a porté ses fruits, jusqu’à contribuer fortement à l’essor des grandes marques!
Près d’un siècle plus tard, des voix s’élèvent, enfin, pour considérer cette pratique comme déloyale. Mais d’autres estiment que les fabricants n’ont fait que s’adapter à la pression continue sur les prix et aux attentes des consommateurs. Autrement dit, l’obsolescence serait aujourd’hui davantage imputable à l’utilisateur qu’au concepteur d’un produit… Un comble!
Une fois de plus, c’est donc aux citoyens de réagir. Par exemple, en achetant des appareils dont la garantie va au-delà de la seule durée légale.
Ces mêmes citoyens doivent aussi agir en amont pour prévenir de nouvelles dérives, dictées cette fois par des objectifs de gains excessifs. Et ce sont actuellement les entreprises publiques qui sont dans le collimateur: augmentation répétée du prix des billets et des abonnements de train, des tarifs postaux, sans oublier ceux du roaming, dont le plafonnement n’est évidemment pas souhaité par la Confédération, actionnaire majoritaire de Swisscom…
Cette course au profit, ouvertement voulue par le Conseil fédéral, se fait au détriment du service au public. Ce message, nous l’avons répété à maintes reprises, à coups d’exemples apportés par vos témoignages de citoyens consommateurs. Aujourd’hui, nous sommes fiers de vous annoncer que l’initiative «Pro Service Public», que vous avez soutenue par vos paraphes, vient d’être déposée à Berne avec 106 000 signatures.
Le débat est donc lancé et le peuple aura son mot à dire pour que le service public remplisse sa mission première.
Zeynep Ersan Berdoz