«Sachant que la majorité des consommateurs n’aime guère les additifs, les fabricants de denrées alimentaires ont trouvé une astuce. Ils remplacent les code E à trois chiffres par le nom complet de l’additif», estime une lectrice de Bon à Savoir.
C’est vrai, dans l’esprit des personnes sensibles au problème des additifs, une liste d’ingrédients contenant une pléthore de codes E équivaut à un signal d’alarme leur dissuadant d’acheter un produit. Néanmoins, il n’est pas certains qu’une série de noms d’additifs tous plus étranges les uns que les autres, comme l’inosinate de sodium ou le butylhydroxyanisol, pour n’en citer que quelques-uns, soit vraiment plus rassurant.
Désireuse de faire part de ses griefs, notre lectrice a pris contact avec le fabricant Unilever (Knorr, Chirat, Lipton, etc). La multinationale lui a rappelé qu’il est tout à fait possible, à choix, d’utiliser le nom ou le code E, et cela en vertu de l’Ordonnance du DFI sur l'étiquetage et la publicité des denrées alimentaires (OEDAI).
Selon cette dernière, en effet, les additifs doivent être déclarés, d’une part, avec le nom de la catégorie dans laquelle ils doivent être classés selon leur fonction technologique et, d’autre part, avec leur nom spécifique ou leur numéro E. Très concrètement, cela donne par exemple, avec la fonction et le code: «épaississant: E 415», qui est en fait de la gomme xanthate, un épaississant naturel et gélifiant facilitant la digestion, mais laxatif à haute dose.
Avec la fonction, mais cette fois-ci le nom, la dénomination est, par exemple, la suivante «Exhausteur de goût: glutamate monosodique», dont le but est de soutenir ou renforcer les arômes et dont le code est E 621.
L’OEDAI règle également divers points spécifiques. Ainsi, les additifs qui ne peuvent être classés dans une catégorie sont simplement indiqués par leur nom ou leur code E. Autre cas: les denrées qui contiennent de l'aspartame (E 951) ou du sel d'aspartame-acésulfame (E 962) doivent porter la mention «contient une source de phénylalanine».
Tout cela reste bien compliqué pour le consommateur. Très sensible à ce dossier, Bon à Savoir propose deux outils qui vous simplifient la vie et permettent de connaître aisément l’essentiel. Devant votre ordinateur, vous pourrez déterminer la nature d’un code E sur notre site.
Et si vous êtes dans les rayons du supermarché? Bon à Savoir y a pensé et propose son application Codes E(4 fr.), téléchargeable sur l’App Store et Google Play. Elle permet de décoder ce que l'industrie tente de cacher, en informant non seulement des risques et des éventuelles contre-indications pour les personnes suivant un régime (gluten, etc.), mais aussi en expliquant à quoi sert chaque additif et dans quels aliments on le trouve le plus souvent. Incontournable pour savoir vraiment ce que l’on mange!
Sébastien Sautebin