Les sciences citoyennes existent depuis longtemps. A la fin du 19e siècle déjà, aux Etats-Unis, plusieurs projets proposaient à des volontaires d’identifier et de compter des oiseaux. Plus près de chez nous, le catalogue de la Flore vaudoise, édité en 1882, avait aussi utilisé les observations d’amateurs éclairés.
Avec la démocratisation de l’accès à internet, le nombre d’initiatives et de participants a décuplé. Aujourd’hui, la démarche est utilisée dans de multiples domaines. Ainsi, en astronomie, Galaxy Zoo, développé par des universitaires du monde entier, permet d’aider à la classification de millions de galaxies observées par différents télescopes. Tâche qui ne peut, pour l’instant, être effectuée que par un être humain.
Si vous préférez la biochimie, le jeu Foldit vous invite à plier des protéines. En 2011, les participants ont ainsi aidé à représenter la structure tridimensionnelle d’une protéine en 10 jours, alors que des chercheurs planchaient dessus depuis près de 15 ans! Et la plateforme MicroPasts, développée par le British Museum et l’University College de Londres, propose de s’intéresser aux archives de différents musées. Parmi les missions proposées, celle de retranscrire de vieux documents manuscrits qui seront ensuite analysés par des historiens.
En Suisse, l’Atlas de la flore vaudoise ravira les amateurs de plantes. Lancé par le Cercle vaudois de botanique, il s’agit d’une mise à jour du catalogue de 1882, mentionné plus haut. Pour cartographier les différentes espèces, les botanistes débutants sont accompagnés sur le terrain par un expérimenté.
Enfin, le réseau des sciences citoyennes en Suisse, fondé en 2015, prévoit de répertorier tous les projets du genre sur le territoire national. Le site devrait être opérationnel d’ici à la mi-septembre. En attendant, la plateforme crowdcrafting.org (en anglais) recense de nombreux programmes auxquels on peut participer avec une simple connexion internet.
Bernard Utz