Réservé aux moins de 25 ans, l’abonnement Voie 7 permet de voyager gratuitement sur le réseau ferroviaire des CFF et auprès de 100 entreprises de transport privées dans toute la Suisse, à partir de 19h. Un abonnement général du soir, en quelque sorte. Sauf que, contrairement à son grand frère, son rayon de validité est nettement plus limité. Un jeune lecteur d’Yverdon en a fait l’amère expérience le mois dernier: alors qu’il circulait dans un bus de la ligne 101 des Transports publics neuchâtelois (transN), persuadé d’être «en règle», un contrôleur lui a infligé une amende pour absence de titre de transport valable.
Pas valable dans les bus urbains
Perplexe, la mère du fraudeur présumé contacte alors l’entreprise. «Sur le site des CFF, il est pourtant spécifié que les Transports publics neuchâtelois sont dans le rayon de validité de l’abonnement Voie 7», s’étonne-t-elle. TransN, de son côté, réfute: «Les bus urbains de la ville de Neuchâtel ne sont pas inclus, pas plus que ceux de La Chaux-de-Fonds et du Locle».
Pour démêler le vrai du faux, il faut se plonger dans les détails du document «Rayon de validité» de la Voie 7, que reçoivent tous les acheteurs de cet abonnement. Il est composé de deux pages: la première liste les entreprises de transport qui l'acceptent, et les Transports publics neuchâtelois y figurent bel et bien. La seconde est une carte synoptique qui indique les lignes accessibles et ajoute une information: les villes dans lesquelles la Voie 7 est aussi valable sur le réseau urbain sont indiquées par point rouge entouré d’un rond blanc. Et Neuchâtel n’en fait pas partie...
Information contradictoire? Pas tout à fait: le texte placé en regard du tableau confirme que «dans pratiquement toutes les villes, vous devrez aussi vous munir d’un ticket d’autobus ou de tram normal». Autrement dit, la présence de transN dans la liste des entreprises acceptant la Voie 7 ne doit être comprise que pour les lignes non urbaines – trois lignes de train sont d'ailleurs listées à la suite du nom de l’entreprise.
Les subtilités du rayon de validité
Il est toutefois facile de se tromper. D’une part, parce qu’il est précisé sur la carte que, «faute de place, toutes les lignes ne sont pas mentionnées». Dès lors, comment savoir si une ligne comme la 101, qui dessert le village de Cormondrèche (NE), est considérée comme urbaine ou non? D’autre part, parce que dans certaines villes, il est bel et bien possible d’emprunter les bus urbains avec la Voie 7. C’est notamment le cas à Sion, à Sierre et à… Yverdon, la ville dans laquelle est domiciliée notre lecteur. Consciente de la complexité du cas, l’entreprise transN a d’ailleurs accepté, en guise de geste commercial, de ramener le montant de l’amende à 30 fr.
On ne peut donc que conseiller de procéder à un examen attentif de la carte synoptique avant de monter dans un bus, ou même dans un train. Car bien malin qui parviendra à comprendre la logique qui se cache derrière l’acceptation, ou non, de la Voie 7: elle est, par exemple, refusée sur la ligne de train Lausanne – Echallens – Bercher (LEB), mais acceptée sur le funiculaire Vevey – Mont-Pèlerin. Ou bien valable sur le bus Sierre – Crans-Montana… mais pas sur le Sion – Crans-Montana! Plus cocasse encore: la carte indique que l’abonnement est valable sur la ligne de bus reliant Villars-sur-Ollon à Solalex (VD), ainsi que sur celle menant d'Orsières (VS) au Grand-St-Bernard. Le problème? Aucun bus n’y monte après 19h!
Vincent Cherpillod