On assiste en ce moment à une petite révolution dans le domaine de l’éclairage avec l’apparition des lampes à technologie LED (diodes électroluminescentes), qui permettent des gains de rendement et d’encombrement intéressants. Mais certaines de ces ampoules à LED doivent être alimentées en basse tension (quelques volts), et donc être équipées d’un bloc d’alimentation, généralement externe, pour une question de prix de revient mais aussi d’esthétisme.
L’interrupteur de la lampe se retrouve alors entre l’ampoule et le transformateur. Du coup, à moins de raccorder ce dernier à une multiprise équipée, elle aussi, d’un interrupteur, il est constamment sous tension. Voilà qui est fort déroutant quand on a fait l’effort d’investir une somme, parfois rondelette, dans une lampe censée être économique.
Appareils avec un faible rendement
Bien sûr, le problème de l’alimentation externe dépasse largement le cadre des lampes à LED. Aujourd’hui, une grande majorité des appareils électroniques domestiques (imprimantes, écrans, modems, chargeurs d’appareils de photo, de téléphones, d’ordinateurs portables, etc.) en sont également pourvus. Pour se faire une idée, plus d’un milliard de blocs d’alimentation externe sont fabriqués chaque année dans le monde et, sous nos latitudes, au minimum entre cinq à dix exemplaires sont branchés dans chaque foyer!
On estime que le tiers, voire la moitié de l’énergie consommée par les appareils est dissipée dans la nature par leurs blocs d’alimentation, à cause d’un rendement médiocre durant leur mise en service, et ceci sans compter leur consommation importante en mode veille. A noter que l’Agence suisse pour l’efficacité énergétique estime à 25% la part de consommation perdue par des équipements en stand-by dans les ménages.
Se fier au label Energy Star
Fort heureusement, on assiste, là aussi, à un certain progrès technologique. Les anciens modèles de blocs d’alimentation externes (linéaires), relativement gros et lourds, sont progressivement remplacés par de nouveaux modèles électroniques (à découpage). Ceux-ci sont non seulement plus compacts, mais aussi plus efficaces. Tandis que le rendement (la part d’énergie transmise dans l’appareil) était évalué entre 20% et 50%, il progresse vers des valeurs qui se situent entre 50% et 90%. Ces alimentations de dernière génération chauffent donc moins et leur consommation en stand-by est réduite.
Mais comment les reconnaître? Un protocole international a été défini et un label Energy Star est attribué aux appareils peu énergivores (classe V). Bien que cette indication ne soit pas obligatoire, on la trouve fréquemment sur l’étiquette d’alimentation des produits, mais rarement pour les éclairages à LED.
Pollution électromagnétique: prévenir plutôt que guérir
Aujourd’hui, un nombre croissant de consommateurs se préoccupent de l’influence potentiellement néfaste sur leur santé des ondes parasites et des champs électriques émis par l’appareillage qui les environne. Un aspect qui ne peut être négligé, bien que les recherches à ce propos soient souvent contradictoires et dépourvues de preuves concrètes.
Quoi qu’il en soit, les alimentations externes continuellement sous tension contribuent probablement à cette pollution électromagnétique. Et, en particulier, les nouveaux modèles «à découpage» qui travaillent à des fréquences se situant entre 20 et 200 kilohertz (kHz), généralement dépourvus du moindre blindage. Ne sachant pour l’instant à quel saint se vouer, pourquoi ne pas, dans un premier temps, appliquer le simple principe de précaution et opter pour des blocs multiprises avec interrupteur, afin de déconnecter totalement sa lampe de chevet avant de rejoindre les bras de Morphée?
Laurent Zahn