Migros Magazine et Coopération se sont battus en duel des semaines durant lors de la crise de l’euro, en automne 2011, pour annoncer les baisses de prix que concédaient leurs propriétaires respectifs. Il est vrai qu'à cette époque, l’euro était au plus mal. Il valait à peine plus de 1.10 fr. Pour stopper l’hémorragie, la Banque Nationale Suisse (BNS) décide alors de fixer un cours plancher de 1.20 fr. pour un euro.
Pour expliquer le maintien des prix élevés de leurs assortiments respectifs, les deux géants orange accusaient les fabricants de ne pas répercuter les économies qu'ils réalisaient grâce au taux de change. Les deux commerces ont toutefois décidé de baisser le prix de nombreux articles de marque, bien souvent «à leurs frais» tenaient-ils à souligner...
Mais qu’en est-il aujourd’hui? En comparant les publicités parues dans Migros Magazine et de Coopération depuis l’automne 2011, on s’aperçoit que les prix baissés ont été revus à la hausse pour un tiers des produits mis en avant dans publicités de l'époque.
Ainsi, chez Coop sur 101 articles répertoriés par nos soins, 33 ont augmenté. C’est le cas des marques Kellogg’s, Maggi, De Cecco, Uncle Ben’s et Coral. Le prix de 38 produits n’ont en revanche pas bougé et celui de 30 autres a baissé.
A Migros, 16 des 53 articles passés sous la loupe sont aujourd’hui plus chers, comme la cannette de Coca-Cola de 33 dl par exemple. 17 sont restés inchangés et 20 sont moins chers qu’en 2011.
Un constat qui pose une question: pourquoi le prix d'un tiers des articles a-t-il augmenté, puisque le cours de l’euro n’a pas fluctué depuis et qu’aucune inflation n’a été enregistrée? Réponses de Coop et Migros: la hausse du prix des matières première. Et le magazine Coopération pointe également du doigt les fabricants de différentes marques comme Becel, Chirat, Knorr, Lipton et McCormick, qui ont augmenté leur prix.
Gery Schwager/cg