L'aspartame constitue-t-il, oui ou non, un danger pour la santé? Au risque d'en décevoir plus d'un, la réponse ne sera pas donnée aujourd'hui. Nous pensions pourtant en avoir le cœur net. Fin 2013, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) fournissait les résultats de son enquête censée évaluer les éventuels dangers de cet édulcorant artificiel et déterminait alors qu'il ne posait pas de problème de toxicité du moment qu'il était consommé aux niveaux actuels d'exposition.
Ce rapport, basé sur plus de 600 études scientifiques, venait d'ailleurs confirmer de précédentes évaluations déjà rassurantes (lire sur notre site: «Aspartame jugé sans danger»). Au début 2013, en effet, l'Efsa concluait qu'un adulte de 60 ans devait boire 12 canettes de 33 cl de soda «light» avec 40 mg d'aspartame tous les jours jusqu'à sa mort pour atteindre la dose journalière acceptable (DJA).
Manque d'impartialité
Or, voilà qu'aujourd'hui, certains scientifiques et associations de consommateurs viennent contredire ces propos, relève 60 millions de consommateurs. Ils sont plusieurs à pointer du doigt le manque d'impartialité de l'Efsa, qui aurait conduit à une «sélection» des études prises en compte dans l'évaluation de l'aspartame.
Difficile, dès lors, de savoir aujourd'hui à quel saint se vouer. Selon le magazine français, les personnes en surpoids ou diabétiques peuvent combler leur envie de sucre en optant pour des boissons «light» mais, d'un autre coté, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) estime que le risque de diabète est plus élevé chez celles et ceux qui boivent ce genre de sodas!
Il ne reste donc plus qu'à attendre un éclaircissement de la situation. Pour Guy Fagherazzi, épidémiologiste à l'Inserm, il est effectivement grand temps de mener de nouvelles évaluations basées sur des études plus récentes.
Marie Tschumi