Certaines entreprises sont prêtes à tout pour vous dérober votre bien le plus précieux – votre argent, vos données personnelles, votre temps, mais surtout votre vie privée. A force, on a fini par s’habituer aux tentatives d’extorsion sur internet, le presque désormais «bon vieux» hameçonnage, ou phishing. De même, les courriers de faux notaires faisant état d’une succession mystérieuse en Espagne sont presque pour ainsi dire entrés dans les mœurs.
Ces sociétés sans scrupule ont donc dû revoir leur copie, et plutôt que d’inventer de nouvelles techniques d’arnaque, quoi de mieux que de recycler celles qu’on a sous la main? Ainsi sont nées des hybrides, pièges alliant téléphonie et informatique, dont le résultat est de pomper un maximum d’argent et de données de la victime, à l’aide d’un stratagème simple comme bonjour.
Bonjour, justement, c’est ce qu’on vous dit au téléphone. Un appel venant d’un fixe, le plus souvent, une voix sympathique qui vous annonce que vous avez gagné ci ou ça, bravo, et que pour valider votre gain, il vous faut entrer un code – attention prenez bien note – que vous donnerez en appelant le numéro suivant. Et c’est là que les choses deviennent intéressantes. Le numéro en question est un 0900, et au bout du fil, une personne dont le rôle est de vous tenir en ligne le plus longtemps possible pendant que le compteur tourne. À la clef, pas de lot mirobolant mais une facture salée de votre opérateur.
L’autre variante, c’est qu’on vous fait noter une adresse web, où entrer le code qu’on vous a préalablement donné. Certains poussent même le vice jusqu’à vous demander d’y inscrire vos coordonnées bancaires. Culotté, mais efficace, le tout étant noyé dans l’illusion d’un gain au bout du compte.
Certains abonnés nous ont relaté avoir été rappelés par le numéro initial quelques heures plus tard ou le lendemain, pour savoir pourquoi ils n’avaient toujours pas fait valoir leur gain en suivant la procédure indiquée. Appel-rappel-harcèlement. Le procédé est implacable.
À l’heure qu’il est, nous n’avons pas encore pu mesurer l’ampleur de cette nouvelle vague d’arnaque «en trois temps». Le nombre de cas signalés à notre permanence est toutefois révélateur, et face à cette recrudescence, la prudence est plus que jamais de mise. À bon entendeur…
Kim Vallon