Dix-huit minutes pour les femmes, trois de moins pour les hommes. C’est le temps qu’on passe chaque jour au petit coin, selon un sondage réalisée par l’Institut GfK. Dans ces moments d’intimité, le papier hygiénique a tout intérêt à se montrer aussi agréable qu’efficace. Mais, comme le révèle notre test réalisé sur quatorze produits «triple couche», difficile d’avoir le beurre et l’argent du beurre.
Le papier recyclé s’améliore
La douceur, la résistance au déchirement et le pouvoir absorbant sont les principaux critères d’analyse retenus par l’Institut Testex (lire encadré). Globalement, il en ressort que les articles les plus moelleux ne sont pas les plus costauds, et inversement. Les papiers recyclés ont, pour leur part, soigné cette douceur qui leur faisait souvent défaut par le passé. D’ailleurs, même des articles bon marché trouvés chez Lidl, Aldi et Coop ont été jugés «bon». Vainqueur du comparatif avec la mention «très bon», Tempo est pour sa part entièrement fabriqué à base de cellulose.
L’écart entre les trois meilleurs est néanmoins réduit, hormis le prix au mètre qui s’envole chez Tempo. Le plus avantageux des trois, le Solo Soft, d’Aldi, présente le meilleur rapport douceur/résistance. C’est sa capacité d’absorption limitée qui lui a coûté des points. En considérant l’ensemble du test, on constate que le classement est scindé en deux, avec sept produits «bon» ou «très bon» et sept autres «satisfaisant» (voir tableau).
D’autres éléments ont été analysés comme le degré d’acidité/alcalinité, sachant que la peau s’assèche au contact de produits au pH supérieur à 7. Valeur que tous les échantillons ont dépassée avec un pic à 9,1 pour le papier Volg. Et, comme rien n’est plus énervant qu’un rouleau neuf récalcitrant, le détachement de la première feuille a lui aussi été évalué.
Du bisphénol détecté
Parmi les substances non souhaitées, le Laboratoire Eurofins a détecté du bisphénol A (BPA) et des azurants optiques dans onze des quatorze articles. Tous les papiers recyclés sont concernés, les fabricants n’ayant pas encore trouvé la parade pour filtrer le BPA du vieux papier utilisé. Seuls les produits à base de cellulose (Tempo et Soft Star) et le Floralys échappent à toute critique pour ce point.
Andreas Schildknecht / Yves-Noël Grin
EN DÉTAIL
Les critères du test
Les Laboratoires Testex et Eurofins ont analysés les quatorze sortes de papier-toilette sous tous les angles.
- Douceur: vingt testeurs ont examiné la texture avec leurs mains.
- Résistance à la déchirure: à l’aide d’une machine exerçant une force de traction, les spécialistes ont testé la résistance au déchirement du papier à l’état sec.
- Pouvoir absorbant: les rouleaux entiers ont été placés dans un panier plongé ensuite dans l’eau. Ils ont été pesés avant et après immersion pour déterminer la quantité d’eau qu’ils pouvaient absorber.
- Détachement des feuilles: deux aspects distincts ont été examinés: la facilité avec laquelle se décolle le premier coupon et la force nécessaire au détachement indemne des feuilles entre elles.
- Valeur du pH: il est considéré neutre quand il affiche 7. Jusqu’à cette valeur, il est acide; au-delà, il est alcalin et contribue à assécher la peau. Les mesures ont été prises une fois les papiers immergés dans l’eau.
- Détachement de la première feuille: lire point 4.
- Bisphénol A: le bisphénol A (BPA) est un perturbateur hormonal. Il est même soupçonné de nuire au patrimoine génétique. Utilisé dans les matières plastiques et dans le matériel imprimé (ticket de caisse, etc.), il se retrouve ainsi dans le papier recyclé pour s’inviter ensuite dans les eaux usées.
- Azurants optiques: utilisés pour redonner de la blancheur, ces molécules synthétiques sont très difficilement décomposables dans l’eau. Elles n’apportent rien en matière de douceur et de résistance du papier.