Avez-vous déjà pensé à toutes les épreuves que doit subir une poussette? A plusieurs reprises, on y assied l’enfant et on le ressort. Puis, on la fait rouler dans des rues pavées, mais aussi sur des chemins de terre battue… Le véhicule doit donc être solide, notamment lorsque les enfants pèsent 15 kilos ou plus et qu’un cabas alourdit encore la charge!
Quinze kilos, c’est précisément le poids que doit supporter une poussette selon les normes européennes. Les grands modèles de luxe, comme ceux à trois roues, ne peinent pas sous de telles charges. Il en va tout autrement des poussettes pliables, qu’il faut, en plus, pouvoir réduire sans peine et ranger sans qu’elles prennent trop de place. Elles doivent donc être légères, tout en permettant d’installer les enfants avec suffisamment de confort pour qu’ils puissent y faire la sieste.
Epreuves techniques et pratiques
Bon à Savoir a fait tester huit poussettes pliables, vendues entre 98 et 210 fr., par l’Institut allemand de recherche et d’information en matériaux ipi. Les experts ont d’abord effectué toute une série de tests sur la sécurité. Puis, cinq mamans ont emmené leurs enfants sur un parcours spécial (lire encadré).
Constat général: la poussette parfaite n’existe pas. Mais, même si chacun des véhicules a présenté des faiblesses lors de certaines phases de l’épreuve, le résultat global montre de grandes différences entre les divers modèles.
C’est une poussette de prix moyen (129,95 fr.) qui a remporté l’épreuve: le Top Markt Stroller light, acheté chez Toys’R’us. La facture des barres et des tuyaux, tout comme les freins, ont reçu la note maximale. Il s’est montré moins convaincant sur le plan pratique, puisqu’on risque de se coincer les doigts au moment de le plier et qu’il peut se renverser un peu trop facilement. Mais c’est dans les escaliers qu’il s’est carrément révélé inutilisable: ses freins butent sur les marches, empêchant de les monter en arrière; il faut donc porter la poussette.
Trois autres modèles présentent le même défaut. Mais l’autre moitié des poussettes testées démontre qu’il est possible de trouver de meilleures solutions, commente Swen Richert. Le modèle Zenith, de Go Baby (deuxième du classement) a même reçu la note maximale pour ce critère: dommage que ses freins soient moins fiables et que son transport soit peu aisé une fois qu’il est plié. Le troisième du palmarès, le Trolly d’Abc Design, n’était également pas adapté pour monter des marches.
Le meilleur… 4e seulement
En fait, le modèle le plus performant, le Sprint 5 de Hauck (également le moins cher du test: 79,95 fr.) aurait dû remporter notre test, puisque c’est lui qui a obtenu le plus de points. Mais il a été déclassé, car il a reçu deux fois la mention «insatisfaisant»: pour le réglage du harnais, trop difficile, et surtout parce que la poussette était très difficile à manœuvrer.
Déclassé aussi, le Tico de Maxi Taxi, jugé insatisfaisant pour le pliage et le dépliage, lors du transport et dans les escaliers. A relever que ce modèle est particulier, puisqu’il permet d’y placer la coque du Maxi Cosi pour les plus petits enfants. Et qu’on ne peut pas le plier en une colonne, comme les autres modèles du test. Enfin, il est très lourd (8 kg), mais aussi très solide.
Le Mirage de Graco, ache-té chez Migros, a également été déclassé d’un rang, finissant d’ailleurs bon dernier de notre classement. Lors de l’épreuve de sécurité et de solidité, ses barres se sont en effet déformées. Et il se casse facilement lorsque qu’on soulève souvent l’avant ou lors de chocs légers contre le bord du trottoir. Les experts ne s’expliquent pas qu’on puisse fabriquer des barres si faibles: «Avec des matériaux à peine plus solides, le modèle serait nettement plus robuste et pas beaucoup plus lourd.»
Le Delta Milette, également acheté chez Migros, s’est aussi trop facilement déformé, et a donc tout juste encore obtenu l’appréciation «satisfaisant».
Normes pas assez sévères
Graco, le fabricant du Mirage, perdant de notre test, se défend en soulignant que sa poussette correspond aux normes. C’est vrai, mais elles ne sont pas assez sévères selon Sven Richert: «Les exigences en matière de robustesse et de transportabilité lors de l’emploi au quotidien doivent être plus élevées», estime le spécialiste.
La plupart des «buggy» sont conçus pour des enfants entre 6 mois et 3 ans, voire 5 ans. En même temps, ils sont construits pour un poids de 15 à 18 kg au maximum, déplore aussi Hans-Rudolf Wehrli, propriétaire du magasin spécialisé Bébéhaus: «A cet âge les enfants sont souvent plus grands et plus lourds.
Si on ajoute des sacs de commissions, la poussette ne peut donc plus supporter la charge.»
Rolf Muntwyler / ew
Les phases du test
Sécurité et emploi au quotidien mis à l’épreuve
• Test du laboratoire
En voiture, en avion, en train ou simplement sur le chemin de la crèche, une poussette doit être facile à plier. C’est cela et d’autres aspects qui ont été examinés par les experts du laboratoire ipi sur huit modèles pliables:
- La poussette est-elle solide, les barres ne se déforment-elles pas même lors de charges plus importantes?
- Ne roule-t-elle pas du tout avec le frein bloqué? Le frein peut-il se débloquer tout seul?
- Risque-t-on de se coincer les doigts au moment de la plier ou de la déplier?
- La poussette se renverse-t-elle lorsque des sacs sont accrochés à la barre et que l’enfant descend?
• Le parcours des mamans
Cinq mamans ont effectué un parcours comme elles pourraient en faire tous les jours avec chacun des huit modèles. Elles ont évalué les points suivants:
- La poussette est-elle simple à plier et déplier?
- Est-elle facile à transporter une fois pliée? Ne peut-elle pas se déplier toute seule?
- La ceinture est-elle aisée à ouvrir? La boucle est-elle conçue pour que les petits enfants ne puissent pas l’ouvrir?
- Comment le véhicule se laisse-t-il manœuvrer?
- Peut-on tirer la poussette en haut des escaliers en marche arrière? Ou les freins empêchent-ils une telle manœuvre?