Auto: tests de consommation plus réalistes
Les véhicules subiront un nouveau cycle d’homologation dès le 1er septembre 2017. Les chiffres de consommation annoncés par les constructeurs seront plus proches de la réalité.
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Bon à Savoir
24.06.2016
Dernière mise à jour:
06.07.2022
Yves-Noël Grin
C’est une désillusion classique. Après s’être extasié devant la sobriété annoncée d’une voiture neuve, on constate qu’elle est nettement plus portée sur la boisson. Selon un rapport publié en 2014 par le Conseil international pour le transport écologique (ICCT), l’écart entre les données d’usine et la consommation réelle s’élève à 30% en moyenne. Autrement dit, la citadine choisie pour son appétit d’oiseau ne grillera pas 5,5 l/100 km comme le prétend la marq...
C’est une désillusion classique. Après s’être extasié devant la sobriété annoncée d’une voiture neuve, on constate qu’elle est nettement plus portée sur la boisson. Selon un rapport publié en 2014 par le Conseil international pour le transport écologique (ICCT), l’écart entre les données d’usine et la consommation réelle s’élève à 30% en moyenne. Autrement dit, la citadine choisie pour son appétit d’oiseau ne grillera pas 5,5 l/100 km comme le prétend la marque, mais près de 7,2 l/100 km dans la vraie vie…
Ce fossé absurde va être sensiblement réduit avec le nouveau cycle d’homologation WLTP. Approuvé par la Commission européenne pour les véhicules motorisés, il entrera en vigueur le 1er septembre 2017. Il remplacera l’actuel NEDC pour en corriger les aberrations protocolaires. La distance parcourue par le véhicule sera plus longue (23,3 km contre 10 km), la vitesse moyenne plus élevée (46,5 km/h contre 33,6 km) et les accélérations seront moins apathiques.
Le banc ne tient pas la route
Les conditions plus sévères du WLTP devraient ainsi fournir des chiffres de consommation plus proches d’un usage courant. Mais comme les tests se feront toujours sur un banc à rouleaux, un décalage subsistera. Il risque même de se creuser avec les années comme cela a été le cas avec le NEDC. Car les constructeurs développeront forcément des astuces pour optimiser leurs véhicules en fonction du nouveau protocole.
Dans l’idéal, il aurait été souhaitable que le WLTP change radicalement de forme en basant sa procédure sur des mesures prises sur route. Approche qui aurait été parfaitement applicable, puisque c’est ainsi que les émissions polluantes seront calculées dès le 1er septembre 2017 également. En effet, le test en conditions réelles RDE viendra compléter le WLTP pour mesurer les rejets de CO2 et de NOx. Mais il ne dira rien sur la consommation…
Yves-Noël Grin