Lors des débuts de l’aviation touristique, il y a 60 ans, la distance entre deux sièges en cabine économique était de 91 cm en moyenne. Un espace important qui permettait de passer un voyage agréable, sans gesticuler toutes les quinze minutes pour trouver une position moins douloureuse. Cette époque est révolue. Car, de nos jours et spécialement pour les personnes grandes, un vol, même s’il dure moins d’une heure, peut être très pénible.
L’espace pour les jambes a en effet diminué de 12 cm pour atteindre dorénavant 79 cm, toujours en classe économique. Une évolution contre nature, puisque les passagers sont de plus en plus grands! En témoigne cette étude de l’Université de Potsdam qui démontre que les Allemands mesuraient quatre à huit cm de plus en 2007 qu’en 1986.
74 cm chez easyJet
S’agissant d’une moyenne, ces 79 cm ne sont pas forcément représentatifs. Sur les long-courriers, il y a généralement plus de place, alors que les passagers en classe économique des vols de courte distance doivent se contenter d’environ 76 cm. Notre relevé le confirme (voir tableau): parmi les dix types d’avion de sept compagnies aériennes, seuls le Fokker 100 d’Helvetic Airways et le Boeing 777-200 d’Emirates ont un espace correct de 84 cm. Sans surprise, la compagnie low-cost easyJet est en queue de classement avec 74 cm seulement.
Mesures de «Bon à Savoir»
Les mesures de Bon à Savoir ne diffèrent que très peu des indications fournies par les entreprises. Le site internet www.seatguru.com est une autre source d’informations intéressante. Il décrypte la disposition des sièges de 92 transporteurs aériens. Comparées à nos données, ses estimations sont parfois généreuses, puisque les trois avions de Swiss, par exemple, obtiennent des valeurs de 79 cm, soit plus que ce que donne la compagnie elle-même (76 cm).
Impact sur la discipline des passagers
Une assise plus spacieuse serait souhaitable pour le confort des voyageurs, mais pas seulement. En effet, cela permettrait également d’atténuer les problèmes de «passagers indisciplinés». C’est ainsi que sont qualifiées les personnes qui perdent leurs nerfs à bord pour des raisons diverses, allant du stress, de l’anxiété ou encore du manque de place à bord. Selon l’Association internationale du transport aérien, ce genre d’incidents est en augmentation. Dans les compagnies suisses uniquement, il y a eu plus de 500 cas en 2011, relevait récemment la NZZ am Sonntag.
En attendant, les transporteurs peuvent entasser leurs sièges dans les cabines comme ils le désirent. La seule condition: l’avion doit pouvoir être évacué dans un délai maximum de 90 secondes en cas d’urgence. Pour gagner de l’espace, les voyageurs doivent donc comparer les compagnies et choisir les plus généreuses. Au risque de devoir débourser davantage. Autre astuce: choisir les sièges à côté des portes de secours, ces places ayant généralement un écartement plus grand.
Gery Schwager / ld
NÉFASTE POUR LA SANTÉ
Attention aux risques de phlébite
Le manque de place dans les avions peut aussi avoir un impact sur la santé des voyageurs. Rester assis longtemps avec les jambes pliées ralentit en effet la circulation du sang dans les veines. Cela peut causer des caillots qui obstruent ensuite partiellement ou totalement les vaisseaux sanguins (phlébite). Dans les cas extrêmes, une embolie pulmonaire peut même se déclarer. La meilleure prévention consiste à beaucoup s’hydrater et à se déplacer autant que possible durant le vol.