Les têtes intelligentes se protègent. Bonne nouvelle: notre test de dix casques de ski montre qu’un budget raisonnable suffit pour prendre soin de son cerveau en dévalant les pistes. Le P-ST500 de Wedze, acheté sur decathlon.ch, offre déjà une bonne protection pour 49.90 fr. Si l’on recherche une qualité supérieure, on peut lui préférer l’Uvex Stance, vendu moins de 100 fr. sur galaxus.ch. Ce modèle occupe la première place du podium, à égalité avec le Salomon Brigade (139 fr.). Les deux casques absorbent mieux les impacts frontaux et latéraux que nos autres achats, avec une très bonne note sur ce critère (voir tableau).
Du point de vue de la sécurité, il n’y a donc pas de raison de débourser plus: les deux produits les plus chers – l’Anon Rodan MIPS (199.95 fr.) et le Poc Fornix MIPS (229 fr.) – terminent en effet seulement à la septième et à la neuvième place du classement.
Protection relative à haute vitesse
Les casques testés obtiennent tous une bonne, ou une très bonne, note finale. A une exception près: l’Alpina Gerber doit se contenter de l’appréciation «satisfaisant» parce qu’il encaisse moins bien les chocs frontaux et latéraux.
Attention, les mesures du laboratoire ont été effectuées, selon l’usage, à la vitesse de 20 km/h (lire «Les critères du test»), alors que la plupart des skieurs sont plus rapides. Les experts soulignent que même le meilleur des casques n’offre qu’une protection partielle en cas d’impact à vive allure (lire «10 casques de ski: une protection qui reste relative» sur bonasavoir.ch).
Les MIPS ne sont pas plus efficaces
Nos achats ont également été soumis à un test d’efficacité en rotation. Le plus souvent, les skieurs ne tombent pas de face, mais de biais. Il en résulte des rotations qui peuvent blesser le cerveau. Selon les promesses des fabricants, les modèles équipés de la technologie MIPS («Multi-Directional Impact Protection System») diminuent le risque de telles lésions. Lors d’une chute, la coque extérieure pivote de quelques millimètres alors que l’intérieur du casque reste plaqué sur le crâne, réduisant le mouvement de rotation nocif.
Les MIPS testés n’ont toutefois pas montré un meilleur effet protecteur: cinq des six casques qui ne sont pas pourvus de cette technologie ont obtenu une très bonne note au test de rotation, ce qui a aussi été le cas de trois des quatre MIPS. Les deux derniers casques, le Mod 1 Pro MIPS d’Oakley et le Gravity de TSG, se contentent d’une bonne note sur ce critère.
Notre test de casques de vélo publié en 2023 n’avait pas, non plus, mis en évidence une différence notable en faveur des MIPS.
Les casques anciens restent solides
Les fabricants affirment qu’il faut changer son casque de ski après trois à cinq ans pour des raisons de sécurité. L’humidité, le soleil et l’usure des matériaux amenuiseraient les propriétés protectrices. Un test de Bon à Savoir
(lire «Les casques de ski vieillissent bien» sur bonasavoir.ch) a montré que les produits anciens demeurent solides. A cette occasion, nous avions envoyé au laboratoire 19 casques de ski pour adultes et enfants utilisés depuis plus de dix ans. Dix-sept d'entre eux ont passé le test d’absorption des chocs sans problème, y compris un modèle pour enfants de la marque Uvex, acheté dix-huit ans plus tôt. Le laboratoire avait conclu: «Même après plusieurs années et une utilisation intensive, l’effet protecteur garanti des casques de ski ne diminue que de manière minime.» Leur remplacement précoce ne se justifie donc pas.
Lukas Bertschi / seb
Les critères du test
Un laboratoire spécialisé a testé dix casques de ski et de snowboard, achetés entre 49.90 fr. et 229 fr., selon les critères suivants:
1. Absorption des chocs
Les articles ont été refroidis à une température de -25°C. Chaque casque a été placé ensuite sur une tête d’essai, que les experts ont fait tomber contre un support métallique, de face et de côté, à 20 km/h. De nombreux skieurs vont bien plus vite. Mais, en cas de chute, ils glissent souvent quelques mètres sur la piste avant l’impact, ce qui diminue leur vitesse. Lors d’un choc à vive allure, même les meilleurs casques n’offriront qu’une protection relative.
2. Test de rotation
Les casques ont été lâchés, à près de 24 km/h, sur une enclume métallique inclinée obliquement, afin d’induire un effet de rotation. Cette méthode a permis de savoir dans quelle mesure les casques atténuent l’énergie rotationnelle susceptible de blesser le cerveau.
3. Mentonnière et fermeture
Le laboratoire a testé la résistance de la mentonnière et de la fermeture avec des charges.
Test de décollement
Le casque doit rester solidement fixé sur la tête lorsqu’il est tiré d’un coup brusque. Aucun produit n’a posé de problème sur ce critère.