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Connaissez-vous l’indice Big Mac? Inventé par le magazine britannique TheEconomist en 1986, ce qui était à l’origine une blague est devenu un sujet d’étude sérieux et un indice bien réel.
Le «Big Mac Index» s’appuie sur la théorie de la parité du pouvoir d’achat, une méthode statistique permettant d’évaluer le pouvoir d’achat par rapport au coût de la vie, et non pas simplement en comparant les prix d’un produit dans différents pays.
Que nous raconte cet indicateur sur notre pays? Par exemple ceci: l’année dernière, le prix d’un big mac en Suisse coûtait l’équivalent de 8,17 dollars américains, ce qui permet de montrer, grâce au calcul de cet indicateur, une surévaluation de notre devise de plus de 40% par rapport au dollar.
S’il faut manier cet indice avec beaucoup de précautions, la comparaison reste intéressante, car il place notre pays en tête de classement au niveau mondial.
En clair, nous payons davantage que les autres pays pour un bien similaire. Ce n’est pas un scoop, mais une manière d’objectiver l’îlot de cherté dans lequel nous vivons.
Car cette différence n’est malheureusement pas réservée aux hamburgers. En comparant l’écart de prix des principales plateformes de streaming avec cet indice (Netflix, Disney+,…), voici ce que nous avons obtenu: les Suisses paient 65% de plus que les Français pour un abonnement à Netflix, contre 34% de plus pour un Big Mac. La comparaison avec la Norvège, pays où le coût de la vie s’avère particulièrement cher, est encore plus impressionnante: 100% de plus pour Netflix, contre 20% de plus pour un Big Mac. Une fois encore, la Suisse se place en tête au niveau mondial.
A l’heure où les ménages peinent de plus en plus à joindre les deux bouts, ce «supplément Suisse» pèse aussi lourd sur les porte-monnaie que sur le moral.
Le Conseil fédéral a pourtant fixé au 1er janvier 2022 l’entrée en vigueur du contre-projet indirect à l’initiative populaire «Stop à l’îlot de cherté». Les dispositions prévues par ce contre-projet devaient nous protéger en partie de nombreux surcoûts injustifiés, seuls des «motifs objectifs» pouvant légitimer la discrimination de clients suisses. Résultat: on cherche toujours les «motifs objectifs».
Pierre-Yves Muller
Rédacteur en chef
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