Oui, le chocolat a un effet médicamenteux. Il améliore l’humeur et fait diminuer la pression artérielle. De quoi donner raison aux Suisses, qui mangent environ 10 kilos de chocolat par année et figurent parmi les plus grands consommateurs du monde? «Il faut trouver la bonne mesure afin d’obtenir un effet positif, recommande le médecin. Ce n’est pas parce qu’il contient certains éléments favorables qu’il faut en abuser et croire que le plus est le mieux.» Il explique la courbe en «U», qui voit les effets positifs agir en premier lieu, contrebalancés au-delà de certaines doses par les autres propriétés de l’aliment, qui reprennent le dessus. On pense, par exemple, au sucre, dont il ne faut pas abuser.
Effet antidéprime établi
Dimitrios Samaras confirme les bienfaits du cacao pour le système cardiovasculaire et cérébrovasculaire et souligne sa richesse en magnésium. L’effet antidéprime peut être relativement fort, grâce au phényléthylamine, une molécule de la famille des amphétamines. «On note une ascension modérée de l’humeur, également en lien avec le sucre que peut contenir le chocolat. Le cacao favorise la sérotonine et agit ainsi sur la tolérance à la frustration. Enfin, il contient un psychostimulant: la théobromine, qui booste l’organisme.» Autant d’éléments qui expliquent aussi la base potentiellement addictive du chocolat.
Garder l’élément de plaisir
«Les effets positifs sont plus prononcés si le chocolat est chargé en polyphénols. En résumé, plus il est amer, plus il est intéressant pour la santé», pointe le spécialiste.
Ne faut-il, alors, plus choisir que du chocolat pur et amer? «Comme toujours en nutrition, le dogme est de ne pas laisser la perfection être l’ennemie du mieux. Viser un chocolat à 90%, voire 70%, c’est bien. On ne mange pas du chocolat comme on prendrait une pilule: c’est aussi pour le plaisir.» A noter que le test de Bon à Savoir démontre que certains chocolats échappent à cette règle et présentent beaucoup de polyphénols avec un taux plus modéré de cacao.
Quant aux quantités, comment savoir si sa consommation de chocolat est équilibrée? Dimitrios Samaras en appelle au bon sens, mais propose une boussole: «Surtout, éviter d’en grignoter entre les repas.» Pour le reste, il voit d’un bon œil les «deux carrés de chocolat noir à la fin du repas, le matin et à midi». Pour le plus grand plaisir des adeptes de chocolat.
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