Les vautours ne reculent devant rien. Sous l’intitulé «Condoléances», une lectrice a reçu une lettre de la société «Le Bouchon Doré» qui commençait comme suit: «J’ai récemment appris le décès de Monsieur Jean-Luc* et vous présente ainsi qu’à toute votre famille de sincères condoléances au nom de toute notre maison. Ci-joint, vous trouverez la facture concernant la dernière commande de feu votre époux. Celle-ci ne peut pas être annulée pour des raisons administratives, autrement, vous vous en doutez, nous l’aurions fait.»
La facture? Un montant de 1648.80 fr. pour 24 bouteilles qui n’ont jamais été commandées. Les pratiques frauduleuses de «Le Bouchon Doré» et d’autres entités comme «Les enfants de Bacchus», «Grands crus exclusifs» ou «Les vignerons encaveurs indépendants» sont bien connues de notre rédaction. Mais cette fois-ci, un pas supplémentaire a été franchi: s’en prendre aux personnes endeuillées en attribuant une commande fictive à un proche décédé. Aussi, tout indique que les charognards se nourrissent désormais des annonces mortuaires pour plonger sur leurs proies.
Le point commun de la majorité de ces sociétés véreuses, c’est une adresse en Belgique. En l’occurrence, le courrier envoyé par Le Bouchon Doré indique une adresse postale à «1040 Etterbeek»... suivi d’un numéro de contact suisse (021 530 70 05) qui n’est autre qu’un call center. C’est également un numéro suisse qui s’affiche lorsque les escrocs appellent leurs victimes pour ne pas éveiller les soupçons.
Les bons réflexes
• Rester ferme: ne pas se laisser impressionner au téléphone ou par des courriers malgré d'éventuelles menaces (poursuites, etc.). Refuser toute livraison en rappelant que rien n'a été commandé. Si les appels persistent, bloquer le numéro – une manœuvre possible sur les téléphones mobiles et un grand nombre de fixes.
• Si le vin est livré malgré tout: informer par écrit la société – de préférence par recommandé – qu’aucune commande n’a été passée, que la facture ne sera pas payée et que la marchandise est à sa disposition pour qu’elle vienne la récupérer, dans un délai de 15 jours.
• Ne pas renvoyer la marchandise, car l’expéditeur pourrait faire preuve de mauvaise foi et affirmer n’avoir rien reçu. S’il ne vient pas récupérer les articles dans les délais, le destinataire peut en disposer.
• Si l’entreprise engage des poursuites – ce qui est peu probable ici –, faire opposition dans les dix jours. Elle ne pourra la faire lever qu’en apportant la preuve de la commande.