«Plus pure», «riche en oligo-éléments», «naturellement meilleure pour la santé»... Les fabricants d’eau en bouteille ne sont pas avares en formules prometteuses au moment de promouvoir leurs produits. Début janvier pourtant, une étude américaine, parue dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences, montrait qu’un litre d’eau en bouteille contenait près de 250 000 nanoparticules de plastique, invisibles à l’œil nu.
Trois semaines plus tard, Radio France et Le Monde révélaient que plusieurs industriels avaient eu recours à des procédés de dépollution interdits. Injection de sulfate de fer, utilisation de charbon actif ou encore d’ultraviolet ont servi à masquer les contaminations de leurs eaux de sources et minérales. Toutes les marques de Nestlé Waters sont concernées: notamment Vittel, Contrex et Perrier en France, Henniez en Suisse. Si ces traitements illégaux n’ont a priori pas mis les consommateurs en danger, ils n’en demeurent pas moins une vaste tromperie.
Faut-il dès lors se tourner vers le robinet pour la garantie d’une eau limpide? Pas si simple. Selon une enquête menée par Bon à Savoir en 2023, l’eau d’un foyer sur deux en Suisse contenait des PFAS. Ces substances chimiques, qualifiées de polluants éternels, sont utilisées dans la fabrication de toutes sortes de produits du quotidien, des textiles aux poêles en téflon. A Berne, des interventions parlementaires ont demandé, ces dernières années, davantage de cohérence dans la protection des eaux souterraines.
Le temps politique est souvent trop long. En attendant, pour les consommateurs suisses, l’eau du robinet constitue tout de même l’option la plus économique et la plus écologique pour s’hydrater, note l’Office fédéral de l’environnement. Car l’eau en bouteille, outre sa contribution considérable aux déchets plastiques, possède une empreinte carbone au moins 1500 fois supérieure à celle du robinet. Et cela, même lorsqu’elle vient de Suisse.
Kevin Gertsch