«Je pédalais vigoureusement lorsqu’un saule pleureur m’a coupé la route. Mon beau vélo tout neuf n’a pas supporté le choc: son cadre ressemble désormais à une œuvre de Tinguely.» Lorsque les dégâts ne sont que matériels, les mésaventures d’un cycliste peuvent prêter à sourire. Mais, lorsque le vélo tient davantage de l’engin de compétition que du deux-roues de supermarché, la perte financière risque d'être douloureuse.
Offre très limitée
Depuis belle lurette, les automobilistes peuvent se prémunir contre ce type d’incident en contractant une casco complète. Couvrant les dommages que l’assuré cause à sa voiture par sa faute, cette assurance est d’ailleurs obligatoire pour les véhicules pris en leasing. Mais qu’en est-il des produits similaires pour les vélos? C’est ce que nous avons voulu savoir en comparant les couvertures casco qui permettraient d’assurer un deux-roues d’une valeur de 3000 fr.
Le premier constat, c’est que l’offre est pour le moins famélique. Parmi les grands assureurs, seul Generali propose une casco sur mesure: VELO Flex. La prime annuelle – 50 fr. dans notre cas de figure – varie en fonction de la valeur à neuf du vélo et s’adresse également aux modèles électriques. Elle est assortie d’une protection juridique et de divers services (frais de transport jusqu’à l’hôpital, etc.) comme le produit proposé par le TCS (voir tableau).
Large couverture
Elle a surtout l’avantage de convenir aux engins particulièrement onéreux (jusqu’à 10 000 fr.). Seule la Fédération suisse de cyclisme (Swiss Cycling) fait mieux en couvrant les deux-roues valant jusqu’à 15 000 fr. Le hic, c’est que Swiss Cycling réserve cette assurance à ses adhérents. Dès lors, il n’est pas intéressant d’en devenir membre pour profiter de cette seule prestation, sachant que la cotisation (95 fr.) vient s’ajouter à la prime (120 fr.). En revanche, elle intéressera les compétiteurs, puisque c'est la seule qui prend en charge les dégâts qui peuvent survenir lors d'une course.
Pour sa part, le TCS décline Velo-Assistance en deux variantes qui se différencient par le plafond de leur couverture casco: 2000 fr. ou 5000 fr. Pour assurer notre vélo de 3000 fr., nous avons logiquement opté pour la seconde proposition.
A noter que d’autres entités comme l’Association transports et environnement (ATE) et Elvia ont des produits s’adressant aux cycles moins onéreux (jusqu’à 2000 fr.). De surcroît Elvia a développé d’autres assurances casco que la clientèle peut exclusivement contracter auprès des marchands de vélos affiliés.
Alternatives à explorer
De toute évidence, ces produits spécifiques ne courent pas les rues. La concurrence devrait néanmoins s’affûter: «Au mois de mars, nous allons lancer une toute nouvelle assurance spécialement conçue pour les vélos à prix élevés et les vélos électriques», promet Adriano Pavone, porte-parole de Zurich. De son côté, Bâloise annonce étudier le lancement d’un tel produit.
Les amateurs de la petite reine peuvent toutefois explorer d’autres voies pour assurer leurs arrières. Pour les détenteurs d’une assurance ménage, il est parfois possible d’étendre sa couverture avec des options telles que «casco matériel de sport» ou «objets de valeur». Mais, comme bien souvent, la jungle des produits complémentaires mérite un examen scrupuleux pour que les prestations correspondent aux besoins de chacun.
Yves-Noël Grin
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