Centimes rouges mal reçus
Les pièces de 1 centime ont toujours cours, même si dans la réalité elles sont rarement utilisées. Mais les «centimes rouges» continuent malgré tout à être frappés.
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Bon à Savoir 06-2003
04.06.2003
Yves-Alain Cornu
Pour payer une facture de 392,74 fr., René Genier, à Aigle, prépare sa monnaie pour se rendre à
La Poste. Il a l’intention de payer les 4 ct. avec des pièces de 2 ct. Mais au guichet, l’employée les lui refuse et encaisse la somme arrondie à 75 ct.
Indigné par le nombre de centimes que peuvent grignoter les entreprises sur le dos des clients, notre lecteur s’empresse d’aviser la Banque Nationale. Philippe Schnell, assistant de direction dans l’unité Billets et mo...
Pour payer une facture de 392,74 fr., René Genier, à Aigle, prépare sa monnaie pour se rendre à
La Poste. Il a l’intention de payer les 4 ct. avec des pièces de 2 ct. Mais au guichet, l’employée les lui refuse et encaisse la somme arrondie à 75 ct.
Indigné par le nombre de centimes que peuvent grignoter les entreprises sur le dos des clients, notre lecteur s’empresse d’aviser la Banque Nationale. Philippe Schnell, assistant de direction dans l’unité Billets et monnaies de la BNS, explique: «Les pièces de 2 ct. ont été retirées le 1er janvier 1978 et sont par conséquent sans valeur.»
Ces sous n’étaient en effet pas assez utilisés.
Quatre centimes la pièce
Par contre, les pièces de 1 ct. ont toujours cours. Toute personne, y compris à La Poste, est tenue de les accepter. D’un autre côté, l’achat d’une pièce de 1 ct. en coûte quatre! A ce prix-là, on préfère des montants arrondis sur les factures...
Mais pourquoi la Confédération tient-elle à conserver le centime rouge, si personne ne l’utilise? «La première raison est purement esthétique: cela fait bien d’avoir un jeu de monnaie complet, de 1 ct.
à 5 fr., explique Hans-Peter Koch, numismate à Swissmint. La seconde est que les centimes rouges sont parfois utilisés lors de campagnes publicitaires ou dans la fabrication d’objets porte-bonheur», précise-t-il, en ajoutant qu’aujourd’hui encore, entre 500 000 et 2 millions de ces pièces sont frappées annuellement.
Parmi les campagnes de pub, on se souvient notamment de celle de PickPay en 1994, où la monnaie était rendue au centime près.
Magasins testés
Qu’en est-il aujourd’hui, alors que tous les commerces devraient accepter ces petits sous? Nous l’avons testé dans un magasin genevois de Migros, Coop, Manor, PickPay et, bien évidemment, à La Poste. Résultat: nos pièces cuivrées ont été refusées partout, sauf à La Poste! Chez PickPay, certains prix sont pourtant toujours affichés au centime près, mais le total est automatiquement arrondi au-dessous. Une opération qui paraît à première vue généreuse, mais qui permet de grappiller quelques centimes à la barbe des clients, lorsqu’on additionne tous les prix avant d’«offrir» un ou deux centimes sur le total.
Y. -A. C.