Valérie* était forcément déçue lorsque, le lendemain de l’achat d’un appareil photo numérique, le zoom ne rentrait déjà plus. Déçue mais confiante, car elle était persuadée que la réparation se ferait sous garantie. Or le fabricant a estimé que le défaut était dû à une chute, non couverte par la garantie. Pourtant, l’appareil de Valérie n’était jamais tombé...
Ce genre de mésaventures nous a été rapporté par plusieurs lecteurs. A croire que les fabricants cherchent des prétextes pour éviter les réparations gratuites… Pour en avoir le cœur net, la rédaction de Bon à Savoir a donc acheté huit appareils photo numériques et a demandé à Ernst Lanz, spécialiste bernois en électronique, de les faire volontairement tomber en panne. Elle les a ensuite envoyés aux fabricants pour réparation (voir tableau ci-dessous).
Délais divers
La mésaventure vécue par nos lecteurs ne s’est pas renouvelée: tous les appareils sont en effet revenus en bon état de marche et ont été «réparés» sans frais, donc sous garantie.
Canon, Epson, Fuji, Nikon et Pentax ont renvoyé la caméra dans les 14 jours. Un bon délai selon notre expert, qui estime, en revanche, tout juste satisfaisante la durée de réparation de trois semaines pour les appareils de Sony et Olympus. Et franchement insatisfaisant le service de Minolta, qui a pris plus d’un mois. Explications de son porteparole, Franz Rehmann: nous avons effectué notre petit test au mauvais moment, car Minolta était justement en train de termi-ner la restructuration destinée à raccourcir ses délais!
Sur la base des rapports reçus, nous avons ensuite demandé à chaque fabricant combien aurait coûté la réparation si elle avait été effectuée sans garantie.
Les tarifs indiqués étaient fort divers: Canon, Epson et Pentax auraient demandé environ 80 fr. «Un tarif courant pour une rapide réparation de routine», estime notre expert Ernst Lanz. Plus chers, mais encore dans la moyenne, Nikon avec 100 fr. et Fuji avec 120 fr.
Mais trois fabricants auraient facturé le travail nettement au-dessus des tarifs usuels: Minolta (180 fr.), Olympus (230 fr.) et Sony (350 fr.). Raison de ces prix élevés: tous les trois ne se sont pas contentés de remédier à la panne provoquée par notre expert, mais ont également remplacé des pièces entières. Ce qu’ils expliquent par des procédures automatisées des services de réparation. Pour la caméra Sony, par exemple, la manipulation du câble entraîne la panne d’une partie importante de l’appareil – et celle-ci a été remplacée, sans autre contrôle préalable par un être humain…
Markus Kellenberger / ew
*Nom d’emprunt.