Où dépenser son budget vacances cet été? Au Tessin, au jardin ou… au labo? La question est pertinente. Alors que le mot d’ordre est de se faire tester aux premiers symptômes pour endiguer l’épidémie du coronavirus, le flou règne encore sur le remboursement universel du prix de l’analyse.
En résumé, les cantons assument en première ligne les coûts du dépistage pour tous ceux qui n’ont pas besoin d’un suivi médical. Les autres, chez qui le virus fait des ravages, enverront la note à leur assurance maladie; s’ils ont opté pour une grosse franchise, ils passeront alors à la caisse. A moins, comme le prévoit une modification de l’ordonnance consacrée aux mesures de lutte contre l’épidémie, de renvoyer la note au canton. Mais la communication laisse largement à désirer à ce propos…
Depuis fin avril, soit deux mois après l’apparition des premiers cas en Suisse, le tarif du dépistage a heureusement été ramené de 204 fr. à quelque 120 fr. Pour un ménage de quatre personnes, cela représente quand même plus de 480 fr., sans compter le coût de l’éventuelle consultation médicale avant le prélèvement. S’il est négatif et doit être répété cet été, c’est rebelote. A ce prix, de nombreux patients éviteront le frottis!
Le test du Covid-19 n’est qu’une partie de l’iceberg. En Suisse, les prix des laboratoires sont exorbitants: un simple test de glycémie facturé 17.80 fr. coûte entre 4.15 fr. et 6.70 fr. dans les pays voisins. (lire «Des frais de laboratoire sidérants»).
Dans un récent courrier au conseiller fédéral Alain Berset, Monsieur Prix salue la réduction sur le test du Covid-19, mais n’entend pas en rester là. Stefan Meierhans demande une refonte globale des tarifs de laboratoires qui prenne en compte le prix des réactifs à l’étranger, quitte à s’approvisionner hors frontières. Il promet de veiller au grain.
Tenons-lui les pouces! Car si la Suisse n’a rien à envier à la Toscane pour ses paysages, sa politique de la santé évoque parfois la Trump Tower.
Claire Houriet Rime