De l’air! Cet été pourrait bien apporter son lot de jours très chauds. Pour y faire face, il y a bien évidemment les ventilateurs. Il y a aussi les climatiseurs, mais ces derniers présentent le désavantage d’être parfois mal supportés, de consommer vingt fois plus d’électricité que les premiers et d’être beaucoup plus chers. On trouve en effet des ventilateurs à moins de vingt francs déjà. Avec notre partenaire alémanique saldo, nous avons voulu savoir si l’on fait une bonne affaire en acquérant un appareil bon marché, ou s’il vaut mieux investir un peu plus d’argent. Nous avons donc acheté onze modèles que nous avons confiés à la société SLG à Chemnitz, en Allemagne, spécialisée dans les tests et les certifications.
Ses ingénieurs se sont penchés sur la sécurité et la qualité de finition des produits en observant notamment les branchements des fils électriques et la qualité des grilles. Les appareils ont aussi été soumis à un test de longévité de 500 heures. Leur consommation et leur bruit figurent également parmi les critères de notation.
Leur sécurité
Les résultats montrent que les trois ventilateurs qui obtiennent la mention «très bien» ne sont pas les plus coûteux ni les meilleur marché. Les trois plus chers obtiennent en fait les appréciations «satisfaisant» et «peu satisfaisant», alors que les deux appareils les meilleur marché se placent en queue de peloton, avec la mention «mauvais» pour l’Intertronic Chrom 23, vendu par Interdiscount.
En matière de sécurité, seuls deux appareils n’ont pas obtenu la note maximale. Le premier est le Solis 728, dont le câble n’était pas fixé correctement au moteur. Selon le laboratoire, cela ne constitue toutefois pas un danger aigu. De son côté, le fabricant rétorque que ses modèles sont impeccables, comme l’aurait montré un contrôle interne. L’entreprise évoque même une «action extérieure»!
Le Honeywell, quant à lui, ne devrait pas être utilisé dans un lieu où se trouvent de petits enfants sans la surveillance attentive d’un adulte. Cet appareil au design pop, vendu chez Interdiscount, n’a tout simplement pas de grille de protection. Même si l’hélice est composée d’un matériau mou, ce dernier est suffisamment dur pour blesser de petites mains. Media Markt, qui le commercialise, est d’avis que le frein moteur intégré et la faible puissance du moteur permettent d’éviter les accidents.
500 heures non-stop
Deux ventilateurs ont failli au test des 500 heures de fonctionnement sans interruption. Le Satrap Fresh 23 de Coop a ainsi rendu l’âme après seulement 68 heures. Diagnostic du laboratoire: panne de moteur. Réponse de Coop: «Le Satrap a été testé selon nos critères de qualité internes et correspond aux normes juridiques.» L’Intertronic Chrom 23 a fait pire encore puisque nous avons dû acheter un second modèle pour poursuivre le test. Le premier refusait de fonctionner, l’interrupteur du moteur n’étant tout simplement pas alimenté en électricité. Chez Interdisount, on se dit surpris: le pourcentage de pannes serait faible et les défauts recensés pendant les tests internes auraient été réparés.
Et les finitions?
Les experts ont trouvé des défauts dans le système des fils électriques de l’Intertronic Chrom 23, du Solis 728 et du Satrap Fresh 23. De surcroît, le boîtier de ce dernier a cassé lors du test de solidité. Coop a répondu qu’un successeur de ce modèle le remplace depuis fin mai. Le Solis 728 a lui aussi montré une faiblesse notable au test de solidité puisque sa grille a cassé. Chez Solis, on n’a pas d’explication pour ce défaut.
Ce qu’ils consomment
Les experts ont aussi mesuré la consommation des ventilateurs. Si on les compare aux climatiseurs, ils n’utilisent pas beaucoup d’énergie. Les appareils les plus gourmands sont le EWT Clima Ventocomfort 23 d’Obi et le Speed 25 vendu par Migros, qui ont respectivement consommé 17,5 et 17 kWh en 500 heures. Le géant orange n’est pas resté insensible à ces chiffres et nous a répondu que l’ensemble de l’assortiment des ventilateurs sera amélioré. Le chef des ventes d’Obi, André Kretschmer, affirme de son côté que «les ventilateurs ont été équipés en toute connaissance de cause de moteurs plus puissants afin de garantir une ventilation efficiente.» Qu’en est-il vraiment? Jürg Nipkow, de l’Agence suisse pour l’efficacité énergétique (S.A.F.E.), estime qu’un ventilateur de table ne devrait pas avoir une puissance supérieure à 30 watts, tandis que pour un ventila-teur à pied «une puissance de 50 watts est tout à fait censée». Les appareils plus puissants seraient inefficients ou souffleraient trop fortement et devraient être réglés un cran en dessous. A noter d’ailleurs que le Go/on! FD-40F, seul ventilateur à pied du test, n’a consommé que 16,5 kWh sur 500 heures.
Le bruit d’un ventilateur peut taper sur les nerfs lorsqu’il dépasse celui d’un léger bourdonnement. Celui qui ne désire pas être dérangé durant son travail ou en s’endormant ne devrait pas porter son choix sur le Honeywell, le Bestron ou le Satrap. Ces trois modèles dégagent chacun plus de 55 décibels. Chez Interdiscount, on tente d’expliquer cette situation par la physique: «Le Honeywell provoque un très bon déplacement d’air. Et plus il y a de déplacement d’air, plus il y a de bruit de vent!» Voilà une explication qui ne manque pas d’air.
Beat Camenzind / séb