Le chant du cygne de l’énergie atomique en Suisse aura des répercussions directes sur la vie quotidienne. Les chauffages électriques, déjà sur la touche, sont ainsi voués à disparaître.
A Genève et dans le Jura, il est interdit depuis longtemps déjà de remplacer ce type de radiateurs. A Berne, ils devront être débranchés d’ici à 2032. Vaud a mis en consultation une loi qui accorde un délai de quinze ans pour leur substituer une autre source de chaleur et Fribourg envisage de suivre cette voie. Quant à la Conférence des directeurs cantonaux de l’énergie, elle prévoit d’imposer des délais plus courts encore.
A moyen terme, la disparition de ces installations est donc inéluctable. Or, quelle que soit la solution choisie, la facture s’annonce salée pour les propriétaires. Le mazout et le gaz sont à éviter, car ces énergies fossiles contribuent à l’effet de serre. Le chauffage à bois (lire TCF 10/2007), moins nocif, a toutes les qualités, à condition de disposer d’un grand local à l’abri de l’humidité pour entreposer les pellets. Dès lors, chiffrons un remplacement avec la formule la plus souvent proposée: la pompe à chaleur (voir tableau).
Du toit au sous-sol
Les radiateurs électriques étant de simples résistances branchées sur une prise, le gros des travaux consistera à construire un réseau de distribution hydraulique (1). Ce poste tombe évidemment pour les installations électriques indirectes déjà reliées à une tuyauterie existante.
Les pompes à chaleur les plus efficaces, les PAC géothermiques (2), ou sol/eau, puisent la chaleur du sous-sol, alors que les PAC air/eau (3) extraient la chaleur de l’air ambiant. Or, si les premières fournissent le 75% de l’énergie nécessaire, cette proportion descend, au mieux, à 66% pour les secondes. Le reste sera fourni… par la prise de courant!
Dans le meilleur des cas, il faudra donc des années (24 avec une pompe sol/eau, 18 avec un système air/eau) pour s’y retrouver par rapport au tout électrique. Heureusement, la plupart des cantons, voire les communes, participent à la dépense, à des degrés toutefois très variables*.
Et ce n’est pas tout: notre estimation est basée sur des rendements maximaux, qui ne seront atteints que dans un bâtiment isolé au standard Minergie. Dans une ancienne maison, la PAC aura une performance très médiocre et la note d’électricité ne diminuera, au mieux, que de moitié!
D’où l’appel des Services de l’énergie d’isoler chaque m2 de façade. Ce qui représente un surcoût pouvant atteindre 100 000 fr. pour les murs et les fenêtres, même en tenant compte des subventions fédérales et de l’économie fiscale. Force est alors de constater que ce choix est avant tout un acte responsable, et non économique, même s’il contribue à revaloriser le bâtiment.
Bonus Web:Chauffages électriques: les cantons aident
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.