Transpirer un bon coup dans un local chauffé à 85° C avant de se doucher à l’eau froide, rien de tel pour fouetter la circulation et se détendre ensuite. En Finlande, le rituel du sauna s’impose chaque week-end pour oublier les soucis de la semaine, une habitude qui implique quasiment de disposer d’une cabine chez soi.
On trouve aussi bien des saunas modulables proposés par des spécialistes ayant pignon sur rue que des modèles préfabriqués. Quel que soit le fournisseur, deux éléments sont déterminants lors de l’achat: d’une part, le matériau et la taille de la cabine et, d’autre part, le type de poêle.
Cabine avec vue
- Bois massif ou panneaux isolants – Dans les pays nordiques, le sauna était traditionnellement en bois massif, matériau capable d’absorber l’humidité et de conserver la chaleur. A condition toutefois d’avoir une épaisseur suffisante (80 mm) pour résister sans se déformer aux grandes variations de température et d’humidité auxquelles il est soumis. Ce n’est pas le cas des modèles vendus dans les grandes surfaces, car l’épaisseur des parois ne dépasse pas 40 mm. Elles risquent donc de se déformer à l’usage.
Quant aux cabines en bois massif proposées par les spécialistes, elles supportent tous les écarts sans broncher, mais à des tarifs nettement supérieurs (13 000 fr. et davantage).
Pour diminuer le coût de la cabine, les fabricants ont développé des éléments préfabriqués, composés de deux parois de bois entourant une couche de laine de verre et une feuille d’aluminium.
Cette technique est désormais au point et permet de s’offrir un sauna à prix abordable. Nous n’avons donc retenu que cette option dans notre échantillonnage (voir tableau).
- Espace et confort – Un sauna trop exigu n’est pas confortable, car il ne permet ni de se faire face ni d’alterner les stations assises et couchées. Nous avons donc retenu des cabines d’environ 2 m x 2,2 m avec trois couchettes, dont deux perpendiculaires. Les banquettes devraient en outre mesurer au moins 50 cm de largeur.
Quant à la hauteur, elle est d’environ 2 m sur les modèles standard. On prendra soin de respecter une distance de 10 cm avec le plafond du sous-sol ou de la pièce. C’est l’espace minimal pour pouvoir monter les différents éléments sans trop de difficulté.
La porte vitrée s’impose enfin, d’abord pour éviter l’impression d’enfermement, mais aussi pour voir l’occupant de l’extérieur et intervenir s’il devait avoir un malaise. Elle s’ouvre sur l’extérieur d’une simple pression sur l’aimant.
Poêle classique ou à vapeur
Il est révolu, le temps des saunas au feu de bois. Si les pierres volcaniques sont toujours présentes, elles sont chauffées aujourd’hui par un corps de chauffe électrique équipé d’un thermostat. La température varie alors entre 80° C et 90° C pour une humidité relative de 10%.
Les personnes qui préfèrent un climat moins contrasté opteront pour un poêle à évaporation, à mi-chemin entre le sauna traditionnel et le hammam: on parle alors de sauna «bio». L’équilibre entre la température (45°C) et la teneur en eau (55%) est alors réglé électroniquement.
Pour les rois de la bricole
Côté budget, le prix d’un sauna varie du simple au double, selon qu’on s’adresse à des spécialistes proposant des modèles sur mesure ou qu’on commande une cabine préfabriquée dans les grandes surfaces. Si les premiers sont des valeurs sûres qui s’imposent pour une utilisation intense ainsi que pour les amoureux du design, des belles essences de bois et des finitions soignées, les saunas préfabriqués suffisent à un usage occasionnel.
Toutes les cabines étant aujourd’hui proposées en kit à monter soi-même, on économisera entre 750 fr. et 2000 fr. sur le montage et la livraison en mettant la main à la pâte. Une opération de plusieurs heures réservée toutefois aux bons bricoleurs qui se feront aider pour l’occasion, un sauna pesant plusieurs centaines de kilos.
Dans tous les cas, il est impératif de faire appel aux services d’un électricien qui tirera une prise à 400 V, une intervention qui sera facturée entre 300 fr. et 500 fr.
Frais d’utilisation
Un sauna est gourmand en énergie, mais son utilisation est brève. Il faut entre 7,5 kW et 9 kW pour chauffer une cabine de 4 m2. En comptant deux heures avec le préchauffage, chaque séance coûtera donc entre 3 fr. et 3.60 fr., à raison de 0.20 fr. le kWh en moyenne. Les frais d’utilisation sont en revanche très modestes, les essences aromatiques (entre 15 fr. et 40 fr. pour 250 ml) se déposant au compte-gouttes sur les pierres.
Une fois le seau, la louche et le sablier achetés (entre 60 fr. et 150 fr. le kit, selon les fournisseurs), il ne restera plus qu’à bien choisir peignoir et roman policier pour que l’expérience soit parfaite.
Claire Houriet Rime
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Danger de moisissures
La plupart des saunas sont installés au sous-sol, ce qui nécessite de bien gérer l’humidité pour éviter de coûteux dégâts à moyen terme.
«L’air d’un sauna contient beaucoup de vapeur», explique Claude-Alain Roulet, professeur titulaire en physique du bâtiment à l’EPFL. Cette humidité provient de l’eau versée régulièrement sur les pierres chauffées ainsi que de la transpiration des occupants. L’humidité absolue, qui se mesure en grammes par m3 d’air, y atteint ainsi facilement 35 g par m3.
Mais la quantité maximale de vapeur d’eau par mètre cube augmente fortement avec la température. Comme la température est de 85°C, l’humidité relative, qui s’exprime en pour cent de la saturation y reste donc basse (10%), d’où l’impression de sécheresse qu’on ressent dans la cabine.
A l’inverse, à basse température (10°C par exemple), la vapeur d’eau condense au-delà de 9,4 g d’eau par m3. Le phénomène est bien connu en hiver des porteurs de lunettes, dont les verres s’embuent dès qu’ils passent de l’air froid de la rue à la chaleur d’un commerce ou d’un restaurant. Tout simplement parce que l’humidité du local condense au contact des verres encore froids.
Dès qu’on ouvre la porte du sauna, la vapeur d’eau gagne donc le sous-sol. En hiver, quand la température n’y est que de 10°C, cette humidité se transforme en gouttelettes sur les murs, ce qui forme, à la longue, des moisissures malsaines. Pour éviter ce phénomène, on aérera le local où se trouve la sauna après chaque utilisation.
Il est également impératif de ventiler aussi la cabine après usage, les panneaux isolants empêchant l’humidité de sortir, ce qui risque de faire moisir le bois.
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