Une chaise de bureau doit être confortable, sûre et servir pendant de nombreuses années. Afin de tester la qualité des sièges vendus en Suisse, nous avons soumis huit modèles, dont les prix varient entre 99 fr. et 299 fr., à l’Institut de contrôle du meuble TÜV, à Nuremberg, qui a évalué notamment leur résistance et leur sécurité (lire encadré).
Qualité inégale
Les résultats ne sont guère convaincants: près de la moitié des chaises de bureau n’ont pas trouvé grâce aux yeux de nos experts. Les modèles de Toptip et de Fly ont été jugés «peu satisfaisant», celui de Micasa carrément «insatisfaisant». Ce dernier a échoué au test de résistance de l’assise, du dossier, des accoudoirs ainsi qu’au test de stabilité.
En revanche, trois sièges obtiennent la mention «très bon», alors que deux autres oscillent entre «bon» et «satisfaisant» (voir tableau).
Chaise retirée
Face à ces résultats, Toptip a retiré la chaise de son assortiment. Le magasin d’ameublement de Coop indique qu’il va la soumettre à de nouveaux essais avant de décider s’il poursuit ou non sa commercialisation et avec quelles améliorations.
A l’inverse, les représentants de Fly et de Migros, dont les articles ont respectivement reçu la note 2.8 et 1.8 sur 6, bottent en touche et précisent que leur modèle ont résisté aux tests des fabricants.
Pour évaluer la solidité des différents sièges, le laboratoire s’est basé sur la norme européenne qui fixe la charge maximale que doivent supporter les chaises de bureau employées dans le cadre professionnel. S’agissant de modèles destinés à un usage domestique, nos experts ont donc volontairement réduit de moitié les charges et les cycles de charge.
Différences de qualité
Seuls les articles vendus chez Fly et Micasa ont échoué au test de résistance de l’assise et du dossier. Dans le premier cas, le mécanisme s’est cassé. Dans le second, l’enveloppe contenant le verin à gaz a cédé. Interpellée, Migros s’est engagée à améliorer la solidité du mécanisme.
La résistance des accoudoirs a, en revanche, posé plus de problèmes. Seul le Boss, de Pfister, a été jugé «très bon» sur ce point. Ses accoudoirs ont résisté au test de charge et sont, de surcroît, réglables en hauteur. Ce qui n’est pas le cas des chaises de Topstar, Ikea et Conforama, qui obtiennent tout de même la mention «bon».
Un siège de bureau ergonomique doit aussi être stable, au risque de se renverser lorsqu’on se penche en avant ou en arrière. La qualité des modèles Micasa et Toptip est, là encore, jugée «insatisfaisant». De même, un siège ne doit pas rouler accidentellement au moment où on se relève. Ses roulettes devraient donc être munies de freins qui se débloquent lorsque la chaise est soumise à une charge correspondant à celle d’un humain. Or, seuls les trois vainqueurs de notre test en sont équipés.
Le rembourrage doit également être suffisant, afin de procurer au dos un soutien et un confort optimaux. D’après les mesures réalisées par nos spécialistes, tous les sièges obtiennent de bons, voire de très bons résultats. De même, ils respectent tous la norme d’ajustement de la chaise en hauteur. Celui-ci doit être compris entre 42 cm et 48 cm, afin que tout à chacun, quelle que soit sa taille, y trouve son compte. Le Nominell, d’Ikea, le Bellagio, de Topstar, et la chaise de bureau de Toptip font encore mieux, offrant ainsi plus de possibilités aux utilisateurs.
Etre bien assis ne suffit pas, encore faut-il ne pas se blesser lors du montage puis de l’utilisation de la chaise. La SMS, de Fly, la Mika, de Micasa, et la Boss, de Pfister, ne satisfont pas ces exigences puisque les experts ont constaté un risque de se coincer les doigts. Monika Weibel, porte-parole de Migros, précise que ce risque est minime si le siège est utilisé normalement. Pfister, pour seule réaction, indique que ce modèle est l’un des plus vendus de son assortiment et que la clientèle ne s’en plaint pas.
Jeannette Büchel / cg
Bonus web: comment choisir sa chaise de bureau
EN DÉTAIL
Les huit critères de nos experts
L’Institut de contrôle du meuble TÜV, à Nuremberg, en Allemagne, a testé les modèles en se basant sur la norme européenne en vigueur pour les chaises de bureau employées dans le cadre professionnel. Ses experts ont retenu les critères suivants et ont adapté les charges et cycles de charge à un usage domestique.
- Résistance du siège et de l’assise – Les spécialistes ont soumis les sièges à différentes charges pour mesurer leur robustesse.
- Résistance des accoudoirs – Le laboratoire a soumis les accoudoirs à différentes charges, afin de voir sous quel poids ils allaient céder. De même, il a vérifié si la hauteur de ces derniers pouvait être réglée ou non.
- Stabilité – Les spécialistes ont mesuré la stabilité de la chaise et vérifié si elle se renversait facilement.
- Résistance au roulement – Ces derniers ont également testé la résistance des sièges au roulement. La chaise devait rester en place lorsqu’elle était légèrement poussée et ne pas rouler.
- Qualité / Sécurité – La construction de la chaise est-elle sûre? Peut-on se pincer ou se coincer les doigts? Les arrêtes sont-elles coupantes et peuvent-elles occasionner des blessures?
- Rembourrage – Le rembourrage de l’assise est-il suffisant pour permettre un confort optimal?
- Réglage de la hauteur – L’Institut de contrôle du meuble a mesuré la hauteur maximale à laquelle le siège peut être réglé et a déterminé s’il est adapté aux personnes de petite taille comme de grande taille.
- Mode d’emploi / Montage – Les spécialistes ont testé la facilité de compréhension du mode d’emploi, des instructions de montage et de l’assemblage de la chaise. Ils ont notamment vérifié que les fabricants indiquaient bien que les chaises munies de ressorts à gaz ne peuvent pas être réparées. Ils ont également déterminé quel est le type de ressort employé, s’il est certifié ou non et s’il est sûr.