En réservant un billet d’avion, il arrive régulièrement que la compagnie choisie déclare sous-traiter le vol auprès d’un partenaire. Et même si la réservation est faite directement auprès d’une compagnie précise. Cela s’appelle le «codesharing» ou partage de code (le «code» désigne le numéro attribué à chaque vol). Ce système permet à plusieurs compagnies de se partager les sièges à bord d’un même appareil.
Pour un seul vol, il peut y avoir jusqu’à quatre ou cinq compagnies partenaires, qui vendent chacune leurs billets à leurs conditions. A l’inverse, si une compagnie manque d’avions, elle peut carrément louer un appareil complet – équipage compris – pour assurer la liaison.
Pour les compagnies comme pour les clients, le partage de code présente plusieurs avantages. Jean-Claude Donzel, porte-parole de Swiss, explique par exemple que «la compagnie ne dispose pas de beaucoup d’avions au départ de Genève. Grâce au partage de code, nous pouvons proposer des billets pour un plus grand nombre de destinations, qui sont reliées par des partenaires commerciaux».
Ainsi, en dépit de créneaux réduits sur le tarmac, les compagnies peuvent virtuellement augmenter le nombre de destinations et de correspondances, tout comme la fréquence des vols aux heures les plus prisées. Autre avantage: les voyageurs réguliers cumulent des miles de fidélité même si le vol n’est pas réellement opéré par la compagnie habituelle.
Quelques inconvénients
La plupart des passagers ne sont pas incommodés par les vols en partage de code. Toutefois, certains cas particuliers peuvent se présenter. Par exemple, comme nous le décrivions le mois dernier, une compagnie peut accepter de transporter des mineurs non accompagnés, mais une autre pas (lire BàS 04/2009). Autre exemple, les règlements de bord peuvent différer concernant les bagages accompagnés, ce qui peut parfois poser problème.
Heureusement, les vols en partage de code doivent obligatoirement être signalés au moment de la réservation (lire l’encadré). Les employés des agences de voyage sont familiarisés avec ce système, mais pas forcément les clients occasionnels qui réservent par internet. Il convient donc d’y être attentif au moment de l’achat du billet.
En cas de problème, c’est toujours la société qui a vendu le billet d’avion qui est responsable vis-à-vis du consommateur. Il incombe ensuite aux compagnies de se répartir les responsabilités.
Comparez les prix!
Petite astuce pour ceux qui font leurs réservations eux-mêmes sur internet: avant de valider l’achat du billet d’avion, si vous remarquez qu’un des vols choisis sera opéré par une autre compagnie, il vaut la peine de faire un tour sur le site de cette dernière. En effet, chaque compagnie est libre de proposer le tarif de son choix pour un vol partagé. Il est donc possible, avec un peu de chance, de trouver le même siège à un tarif inférieur!
Yves-Alain Cornu
Devoir d’information des compagnies
La Suisse applique, depuis février 2008, le règlement européen relatif à l’information sur l’identité du transporteur aérien effectif:
- Au moment de la réservation, le passager doit être informé de l’identité du transporteur réel, quel que soit le moyen utilisé pour la réservation.
- Si l’identité du transporteur n’est pas encore connue lors de la réservation, le vendeur veille à ce que le passager soit informé du nom des compagnies susceptibles d’assurer le vol.
- En cas de changement du transporteur après la réservation, le vendeur doit informer le passager dans les meilleurs délais.