Le 3 décembre 2003, les enquêteurs de Bon à Savoir et On en parle (RSR) avaient fait analyser quinze citrons, dont sept de culture biologique ou non traités après récolte. Les résultats avaient montré que l’étiquetage de treize des quinze citrons était conforme à la législation suisse. En revanche, deux des sept agrumes bio
ou non traités contenaient des pesticides, soit:
¬ un citron non traité de marque «Fanny», venant d’Espagne, acheté chez Migros Métropole, à Lausanne;
¬ un citron bio provenant de Sicile, acheté chez Coop Saint-Laurent, à Lausanne.
Nouvelle analyse
Sept mois après cette première analyse, nos enquêteurs ont voulu savoir si la qualité de ces deux sortes s’était améliorée. Le 8 juillet 2004, ils ont donc acheté le même citron bio chez Coop. Chez Migros, ne parvenant pas à trouver un citron non traité, ils ont finalement choisi un citron bio de marque «Geima». Tous deux ont été
remis au Laboratoire cantonal genevois.
Les résultats de l’analyse du chimiste cantonal sont bien meilleurs que l’an passé: cette fois-ci, les deux citrons ne contiennent aucun pesticide. Seul produit décelé sur le bio de Migros: 0,10 mg/kg de soufre, un antifongique légal et accepté dans la culture biologique.
En revanche, cette petite enquête a soulevé un problème inattendu: l’étiquette du citron Migros indique deux provenances différentes, l’Italie et l’Espagne. «C’est notre faute. Il n’est pas possible d’avoir deux sortes de citron d’origine différente dans un même sachet, s’excuse l’importateur Jean-Luc Gruber, de Pally-sur-Yverdon. Il y a eu une erreur d’étiquetage et on a inscrit le nom du producteur, en oubliant de changer l’en-tête correspondante.»
Fidélité payante
Par ailleurs, l’absence de citrons non traités dans l’assortiment Migros début juillet s’explique par le fait que «ce n’est plus la saison», selon Jacqueline Pisler, porte-parole de Migros Vaud. Celle-ci explique que le distributeur préfère attendre le stock de son fournisseur espagnol habituel, respectueux de la production sans traitement, plutôt que de proposer des citrons d’Amérique du Sud, qui ne répondraient pas forcément aux exigences de qualité. Avis partagé par Coop, dont le porte-parole Jörg Birnstiel confirme l’importance de se procurer des citrons de provenance sûre, fournis chez eux par des producteurs siciliens. «En outre, même si les quantités de pesticides découvertes dans nos citrons l’an passé étaient infimes, cette analyse nous a prouvé qu’il était important de rester toujours vigilants.»
Un mot d’ordre partagé, d’ailleurs, par Claude Corvi, le chimiste cantonal genevois, qui analyse ponctuellement des citrons vendus dans tous les commerces. Et qui continue d’y trouver des produits interdits, ou présents en quantité trop importante!
V. K.