Dans les régions vaudoise et genevoise, le marché de l’immobilier est saturé. Dès lors, il faut se rendre à l’évidence: à moins d’avoir un compte en banque bien garni ou une connaissance qui travaille dans le domaine du logement, il est devenu quasi impossible de se trouver un appartement, pas trop mal placé et bon marché. Alors, pour contourner ces loyers exorbitants, la solution reste la colocation. Mais, là aussi, les places se font toujours plus rares. Pour réussir à dégoter une chambre à un prix abordable et pas trop éloignée du centre urbain, il faut mettre toutes les chances de son côté.
Recherche active
Pour commencer, rien de tel que le bouche à oreille. Il est donc essentiel de glisser à tout moment dans une discussion qu’on cherche une colocation et de le répéter à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Google+, etc.), quitte même à se créer un profil uniquement dans cette intention! Enfin, rien de tel que la bonne vieille méthode des affichettes à coller un peu partout dans les cafés, bars, écoles ou universités fréquentées, et même dans certaines grandes surfaces.
En parallèle, une recherche active sur les sites consacrés à la colocation est indispensable. On visitera notamment les plateformes gratuites comme www.easyWG.ch, www.colocataire.ch (français et anglais), www.sharehome.ch, www.wgzimmer.ch ou encore www.unil-epfl-logement.ch (réservé aux étudiants). Les rubriques «Immobilier» des sites plus généraux de petites annonces en ligne, tels Anibis, immoscout24 ou ricardolino, pour ne citer qu’eux, contiennent aussi des offres de colocation.
Les autres options
Si pareille recherche devait se révéler infructueuse, il existe toujours d’autres solutions. Les étudiants peuvent loger dans des résidences qui leur sont réservées. Mais, là encore, la demande est plus importante que la disponibilité. Il faut donc s’y prendre à l’avance et respecter les dates d’inscription. Autre voie: la société Ensemble avec toit (www.ensembleavectoit.ch) offre la possibilité de loger chez une personne âgée, en échange de différents services (prendre le courrier, faire les courses, etc.).
Eviter les embrouilles
Pour les chanceux qui ont pu trouver une chambre, il faut veiller à clarifier certains points et rédiger, à titre préventif, un contrat interne avant de s’installer. Outre l’aspect purement légal (lire encadré), la question financière mérite également d’être abordée. On pensera donc à nommer le responsable des comptes, à définir qui paie quoi et combien (loyer, charges, électricité, téléphone, internet, redevance, produits ménagers, etc.) et à régler le problème des assurances (ménage, incendie, etc.) et celui de la caution.
Par ailleurs, il est conseillé de parler des règles relatives aux visiteurs (hébergement notamment) et des horaires à respecter, mais également d’organiser le partage des tâches ménagères et de bien délimiter les parties privatives et celles communes.
Marie Tschumi
En pratique
Colocataires, mais aussi codébiteurs
Les personnes qui vivent en colocation doivent toutes signer le bail. Dans le cas contraire, il s’agit d’une sous-location, dont les modalités sont distinctes (lire «La sous-location: pas toujours la solution!», BàS 1/2013). Selon la loi, les colocataires sont considérés comme des codébiteurs solidaires. Cette contrainte, imposée par le droit du bail, peut vite poser problème.
Avant de se lancer dans pareille aventure et d’apposer sa signature au bas du contrat, il faut être parfaitement conscient des différents inconvénients. Par exemple, dans le cas où l’un des colocataires refuse de s’acquitter de sa part du loyer, les autres sont tenus d’en régler la totalité au bailleur, au risque de subir les conséquences d’un loyer non payé (rappels, poursuites, etc.). Idem lors de gros dégâts dans l’appartement, même s’ils sont occasionnés par l’un des occupants dans sa propre chambre: la gérance peut réclamer la réparation des dommages à n’importe lequel des colocataires (lire également notre article «Le choix risqué de la coloc’», BàS 6/2012).