Pour atténuer les signes de fatigue et du temps qui passe, les femmes recourent à des soins pour le contour des yeux. Mais que contiennent réellement ces armes contre les rides et les cernes? Pour le savoir, nous avons cherché dans douze produits la présence des composants potentiellement nocifs suivants: le formaldéhyde, les parfums allergènes, les muscs polycycliques et les paraffines indésirables (lire l’encadré).
Nivea déçoit
Dans ce test, effectué en partenariat avec le magazine alémanique saldo, le produit Nivea arrive en queue de peloton. C’est le seul échantillon à recevoir la mention «peu satisfaisant». Et pour cause: le tube Nivea Visage contient une quantité de 540 mg/kg de formaldéhyde. Or, de nombreux soupçons planent sur cette substance, utilisée comme conservateur en cosmétique. Du côté de Nivea, on ne fait aucun commentaire.
Avant-dernière de notre test, la crème Ultralift de Garnier contient elle aussi du formaldéhyde, avec une teneur de 173 mg/kg. Danielle Bryner, porte-parole de l’Oréal (à qui appartient la marque Garnier), se justifie: «Les conservateurs empêchent la prolifération des germes et protègent donc la santé du consommateur.»
Heureusement, et c’est plus rassurant, quatre produits sont totalement dépourvus des composants critiques: Cadeavera, Zoé Revital, Avène et Weleda, jugés «très bon», peuvent être appliqués les yeux fermés. De plus, les marques Cadeavera et Zoé sont parmi les moins chères du test: respectivement 5.27 fr. et 9 fr. pour 10 ml. A titre comparatif, la pommade la plus chère (Dior Capture) coûte 47.93 fr. pour la même contenance. Celle-ci obtient la mention «bon», tout comme ces cinq autres soins: Ombia Cosmetics, Jana I am face, L’Oréal, Clinique et The Body Shop, également jugés «bon».
Pour parfumer leurs produits, les fabricants ont recours notamment aux composés de muscs polycycliques, qui sont suspectés de modifier le patrimoine génétique. Or, seul le produit Jana de Migros en contient (225 mg/kg). Mais Urs Peter Näf, porte-parole de Migros, conteste leurs effets néfastes sur le corps et les risques pour la santé.
Part de graisse
Pour soigner la fine couche de peau autour de l’œil, ces crèmes doivent contenir une part de graisse. Les paraffines d’origine minérale entrent parfois dans leur composition, en raison de leur faible coût.
Le laboratoire a donc mesuré la part en paraffines fluides par rapport à la teneur totale en graisse. Nous avons enlevé un point aux crèmes qui en affichent un taux supérieur à 10%. Cinq marques en ont fait les frais: Ombia, L’Oréal, Clinique, The Body Shop et Dior. Des alternatives sont toutefois possibles. Pour preuve, les marques Weleda et Migros ont recours à des ingrédients aux plantes, qui ont l’avantage de respecter les propriétés naturelles du derme. Les paraffines minérales, elles, recouvrent la peau et l’empêchent d’évacuer son humidité. La peau devient certes lisse, mais à terme elle peut se dessécher. Pour cette raison, les fabricants varient les types de graisses pour varier également leurs effets.
Jeannette Büchel / élo
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Quatre substances sous la loupe
Le laboratoire Eurofins Wiertz-Eggert-Jörissen à Hambourg (D) a recherché les substances suivantes:
- Parfums allergènes – Depuis 2007, les fabricants doivent déclarer la présence de parfums hautement allergènes si leur concentration dépasse les 10 mg/kg. Cela concerne 26 substances, classées en catégories (A, B, C et D), en fonction de leur pouvoir allergène. Les classes A et B sont les plus problématiques.
- Formaldéhyde – Le corps humain l’absorbe par la peau ou les voies respiratoires, qui peuvent alors être affectées. Inhalée, cette substance peut provoquer le cancer. Elle est aussi connue pour être un puissant allergène. En cosmétique, elle est autorisée à une concentration maximale de 0,2% (2000 mg/kg).
- Muscs polycycliques – Peu dégradables, ils s’accumulent dans le corps et dans l’environnement. La loi sur les cosmétiques ne fixe aucune quantité maximale.
- Paraffines indésirables – Issues de la pétrochimie, elles sont connues pour être bon marché. Les paraffines minérales fluides s’accumulent dans le corps et le lait maternel, qu’elles contaminent. Leur degré de nocivité reste en grande partie inexpliqué. Des études sur les animaux ont révélé des potentiels dommages cellulaires. Aucune limite de concentration n’est fixée pour les cosmétiques.
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