A l’ère du téléphone mobile multimédia, les batteries sont toujours plus sollicitées: jeux, images animées, radio, appareils photo, etc., sont gourmands en énergie.
Parallèlement, les accus sont devenus plus petits, mais aussi plus performants. Et leurs fabricants promettent monts et merveilles, avec des durées de conversation annoncées jusqu’à 9 heures et 400 heures d’autonomie en mode veille. Mais tiennent-ils vraiment leurs promesses?
Le test
Afin d’y répondre, Bon à Savoir, en collaboration avec l’émission A bon entendeur (Télévision suisse romande), a mandaté le laboratoire allemand ipi (institut pour la recherche en produits et information), pour examiner la véritable autonomie des accumulateurs des 10 natels les plus vendus des principales marques (voir tableau), tous munis d’un accumulateur au lithium (Li-Ion).
Le laboratoire a mesuré la consommation d’énergie en mode veille et lorsqu’on effectue des appels. Comme un natel doit «travailler» plus ou moins intensément selon la qualité de la liaison, ces mesures ont été prises avec diverses qualités de communication.
Les tests ont été menés sur réseau EGSM900, le plus utilisé par les opérateurs suisses. Les mesures relevées ont servi à calculer la capacité en milliampères/heure (mAh). Les résultats sont fort variables.
Autonomie à l’état de veille (stand-by)
> Les meilleurs: le Nokia 5140i (362 h) et le Sony Ericsson K750i durent le plus longtemps, et de loin. Egalement au-dessus de la moyenne, le modèle RAZR V3 de Motorola a tout de même tenu 258 h. Aucun autre modèle n’a dépassé les 200 h.
> Les moins bons: avec seulement 150 h, respectivement 168 h, le Gx25 de Sharp et le Samsung SGH-E720 n’ont même pas tenu la moitié du temps des meilleurs appareils. Et la plupart des batteries tiennent la charge bien moins longtemps (surtout en stand-by) que les durées maximales indiquées par leurs fabricants. Exemple le plus extrême: l’accu du Sharp n’a atteint que les 60% de la valeur maximale indiquée (150 h au lieu de 250 h).
Le Sony Ericsson K700i, le Samsung SGH-D500 et le Nokia 6230i ont fourni des performances à peine meilleures. Et, à l’exception du Nokia 5140i, plus performant qu’indiqué par le fabricant (362 h au lieu de 300 h), les autres appareils n’ont atteint qu’entre 80 et 90% des valeurs promises.
Durée de conversation
Là, les résultats étaient meilleurs qu’en mode veille, puisque la moitié des appareils ont permis de téléphoner plus longtemps qu’annoncé, mais avec tout de même des différences notables selon les modèles.
> Le meilleur: bien plus performant, le Sony Ericsson K750i offre plus de 7 h de communications. C’est d’ailleurs le vainqueur incontesté du test, le seul qui ait mérité la mention «très bon», et aussi le plus cher (570 fr.).
> Les moins bons: à l’inverse, le plus mauvais, le Siemens A65 (4,5 h) est aussi le meilleur marché (110 fr.). L’autre Sony Ericsson, le K700i n’a à peine été plus performant (5,2 h).
Du côté des fabricants, certains tentent de justifier les différences entre durée de communication promise et autonomie mesurée en laboratoire par le fait qu’il s’agit de valeurs idéales, et qu’il est d’ailleurs toujours clairement indiqué «jusqu’à» x heures.
Consommation d’énergie
Les experts ont également mesuré la consommation en électricité lors de l’envoi de SMS. Les résultats ont, pour la plupart, confirmé ceux des autres phases du test. A savoir:
> Le meilleur: le Sony Ericsson K750i reste imbattable, avec plus de 10 h de SMS.
> Les moins bons: peu adaptés aux fans de l’envoi de messages tous azimuts, les deux natels de marque Samsung et le Motorola RAZR V3, avec à peine 5 h.
Autres fonctions
Le laboratoire a encore testé l’autonomie avec d’autres fonctions. Ainsi, les mobiles de Sony Ericsson permettent d’écouter de la musique pendant 18 h, alors que les téléphones de Samsung n’offrent que 7,5 h d’écoute. Et en jouant (avec des écouteurs branchés sur l’appareil), c’est le Nokia 2600 (8 h) qui l’emporte, de loin, sur les autres concurrents (3 à 5 h).
Conseils pratiques
Tous les accus survivent à un certain nombre de recharges, et moins souvent on les charge, plus ils durent. Mais la durée dépend aussi d’une utilisation adéquate.
> Réduction de la consommation
> Désactiver ou ne pas utiliser tous les dévoreurs d’énergie: affichage lumineux, son des touches, jeux.
> Eteindre l’appareil lorsqu’on ne l’emploie pas pendant plusieurs heures, mais éviter de l’éteindre et de le rallumer trop souvent.
> Plus la réception est mauvaise, plus il faut d’énergie: éteindre le téléphone lors de longs moments passés dans des sous-sols ou en montagne. Et ne pas le garder dans un sac, mais le sortir et le poser près d’une fenêtre, et surtout pas près d’un appareil électrique, qui provoque des interférences augmentant la consommation.
> Emploi adéquat
> Un accumulateur totalement déchargé doit être rechargé au plus vite, car s’il dépasse plusieurs fois la tension minimale, il risque des dommages irréparables.
> Ne pas laisser l’appareil au chaud, par exemple dans une voiture (où il peut faire jusqu’à 100°C!), car des températures de plus de 50°C peuvent endommager l’accumulateur.
> Lors de la recharge, si l’affichage indique que l’accu est rempli, le laisser charger encore deux heures, car souvent il n’est plein qu’à 80%.
> Lorsqu’on n’utilise pas le téléphone pendant un certain temps, déconnecter et stocker l’accu à moitié plein à 16-18°C. Le recharger totalement avant le prochain emploi.
Rolf Muntwyler / ew
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