Les consommateurs intègrent de mieux en mieux la notion du bio dans l’alimentation. Mais, dans le secteur textile, tout est à faire. Pourtant, ce secteur est loin d’être secondaire. En effet, si la culture du coton représente moins de 3% des surfaces agricoles dans le monde, elle utilise 16% de l’ensemble des pesticides.
Au bout de la chaîne, chaque distributeur promeut un mode de production différent. Certains vendent du coton bio sans label particulier, tandis que d’autres distinguent les cotons produits selon le cahier des charges de l’agriculture biologique, les cotons transformés sans produits toxiques et les cotons produits dans des conditions de travail acceptables (voir tableau).
Armin Haymoz, président de l’association Swiss Fashion Stores, regrette la quantité de labels proposés: «Si les ventes de textiles labellisés sont encore peu fréquentes, les consommateurs s’y perdent déjà à cause de la quantité de sigles. L’idéal serait un label commun à tous les pays d’Europe, qui tienne à la fois compte de la culture du coton et des conditions de travail, notamment en Asie.»
Mieux vaut trop…
En attendant, quitte à choisir entre trop de labels et pas de label du tout, Pierrette Rey, porte-parole du WWF, préfère le trop: «Il n’y a certes pas de logos uniques, mais chacun d’entre eux a l’avantage de garantir des contrôles indépendants.» En revanche, les vêtements dont l’étiquette indique simplement «coton bio» – même s’ils répondent eux aussi au cahier des charges de l’agriculture biologique (pas de pesticides, ni d’engrais chimiques, pas d’OGM, respect des cycles de la nature) – sont moins facilement traçables. Il est donc plus difficile de vérifier si le contenu est vraiment 100% bio.
Yves-Alain Cornu