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Bon à Savoir
22.08.2012
Dernière mise à jour:
06.07.2022
Christian Chevrolet
Le décret sur le trading à haute fréquence, publié le 7 août dernier par le Gouvernement français, est surréaliste, mais apparemment indispensable. Pour tenter d’enrayer un mouvement où seule compte la puissance des ordinateurs et de leurs algorithmes (lire page 4), il a été décidé de surtaxer les opérations annulées ou modifiées dans la demi-seconde qui suit leur ordre d’émission. Une demi-seconde… pas même le temps de dire ouf!
Il est vrai que les...
Le décret sur le trading à haute fréquence, publié le 7 août dernier par le Gouvernement français, est surréaliste, mais apparemment indispensable. Pour tenter d’enrayer un mouvement où seule compte la puissance des ordinateurs et de leurs algorithmes (lire page 4), il a été décidé de surtaxer les opérations annulées ou modifiées dans la demi-seconde qui suit leur ordre d’émission. Une demi-seconde… pas même le temps de dire ouf!
Il est vrai que les chiffres parlent. Si, en Europe, un ordre boursier sur deux est aujourd’hui automatiquement émis par des machines, ce genre d’opération ne représente, en revanche, que 20% du volume de capitalisation. Car c’est en additionnant des multitudes de très petits gains qu’on gagne ici des fortunes. Jusqu’au jour où, comme au début du mois d’août, le robot d’un courtier américain a commencé à émettre des ordres boursiers complètement chaotiques, faisant perdre 350 millions de dollars en moins d’une heure à son propriétaire!
Peut-il y avoir une moralité à cette brève histoire? Oui, au risque de paraître quelque peu ringard dans un début de siècle entièrement voué aux vues à court terme: si l’économie va mal, très mal même, c’est, notamment, parce qu’elle est dans les mains d’investisseurs qui se fichent de tout ce qui ne concerne pas leurs rendements. Or, ce n’est certainement pas en laissant les machines se battre entre elles que la situation va s’améliorer. Coupez!
Christian Chevrolet