Une lectrice de Lausanne a choisi, l’automne dernier, la carte de crédit M-Budget MasterCard. En recevant sa carte de paiement, elle a également reçu des indications sur la possibilité d’échelonner les paiements, pour rembourser ses factures mensuelles à crédit, moyennant un taux d’intérêts annuel de 9,9%.
Dès le premier mois d’utilisation, notre lectrice a profité de cette possibilité de paiement différé, en ne remboursant que 100 fr. sur les 1000 fr. dépensés. Etant donné qu’il se passe dix jours entre le paiement de la facture et le décompte suivant (voir exemple dans le tableau), cette Lausannoise s’attendait – en toute logique – à se voir réclamer 2.50 fr. d’intérêts. Cela correspond en effet au montant calculé avec le taux de 9,9% sur 900 fr., pour une durée de dix jours. Mais à sa grande surprise, les intérêts se sont élevés à 12.15 fr., presque quatre fois plus!
Intérêts rétroactifs
«S’agit-il d’une arnaque avec des frais cachés?» se demande notre lectrice. En fait, nous l’avons vérifié, le montant facturé est correct. C’est la méthode de calcul employée qui a de quoi surprendre: les intérêts de retard ne sont pas comptés depuis le moment du paiement de la facture, mais remontent à la date de l’achat initial.
Ainsi, comme indiqué dans notre exemple, les intérêts ne sont pas calculés sur 10 jours
de retard, mais courent depuis 35 jours. Et – plus surprenant encore – les intérêts sont calculés sur le montant total de 1000 fr. jusqu’au jour du paiement partiel de la facture. Ensuite seulement, pour les dix derniers jours, les intérêts sont comptés sur les 900 fr. impayés.
Limiter les frais
Avec les cartes de crédit, comme le montre l’exemple de notre lectrice, des frais supplémentaires sont vite arrivés. Il faut donc se méfier des «facilités de paiements partiels» derrière lesquelles se cachent des intérêts de retard, calculés de la même manière que pour les clients qui ne paient pas leurs factures. Il est donc recommandé de respecter, autant que possible, l’échéance des factures en les payant régulièrement et intégralement.
Yves-Alain Cornu