Les transactions en ligne font, aujourd’hui, partie de la vie des consommateurs et les abus peuvent coûter très cher. Pour y parer, les assureurs ont enrichi leurs portefeuilles de polices de cyberprotection (voir tableau). La plupart proposent un paquet de prestations. Certaines (Axa, Bâloise et Zurich) laissent le choix entre plusieurs modules: on peut, par exemple, n’assurer que le shopping en ligne. Elles couvrent, dans les grandes lignes, les risques suivants:
Achats en ligne: marchandises non livrées, endommagées ou non conformes. Veiller à conserver les preuves de la commande (mail de confirmation, capture d’écran). Groupe Mutuel et Zurich interviennent aussi lorsque le logement de vacances ne correspond pas à celui qui a été réservé.
Utilisation frauduleuse de données: assistance si une carte ou un compte est piraté. Si on n’a pas divulgué son mot de passe, c’est toutefois l’institution financière qui doit assumer les pertes financières. Generali précise ne pas couvrir les problèmes liés à l’e-banking.
Assistance informatique: en présence d’un virus informatique ou d’une défaillance du disque dur, réparation et récupération des données lorsque c’est possible. Le nombre annuel d’interventions est limité. Certaines polices (Bâloise, Helvetia et Mobilière) assurent aussi les appareils endommagés lors d’une chute. En cas de décès, Groupe Mutuel propose encore d’identifier et de fermer les comptes en ligne du défunt.
Atteintes à la personnalité: assistance technique, protection juridique et, selon les polices, soutien psychologique en cas d’usurpation d’identité ou de cyberharcèlement sur les réseaux.
Le prix de la prime dépend des prestations, de la taille du ménage (assurance individuelle ou familiale) et, chez Zurich, des montants assurés. Axa tient compte d’éventuelles activités politiques ou religieuses, ainsi que de la notoriété sur les réseaux: selon les réponses, la prime peut grimper jusqu’à 330 fr. par an.
Même pas peur
Faut-il s’offrir une assurance de plus pour surfer sans danger? La question se pose. D’autant plus si certains risques sont couverts par d’autres biais. C’est le cas du piratage de données bancaires, si le titulaire du compte ou de la carte ne commet pas d’erreur. Quant au cyberharcèlement, il est souvent au menu des polices de protection juridique. Avec ou sans assurance, quelques règles de base écarteront les plus gros risques.
- Supprimer les anciens comptes Les données dormantes sont des proies faciles. Passer en revue la messagerie électronique pour repérer les comptes inutiles.
- Matériel informatique Mettre à jour régulièrement le système d’exploitation. Préférer les réseaux Wifi sécurisés: attention aux accès publics non protégés.
- Effacer ses traces Vider régulièrement la mémoire cache et effacer les cookies (fichiers d’inscriptions et paramètres personnels). On y accède par les paramètres du navigateur.
- Mots de passe Choisir pour chaque compte un sésame différent de dix caractères au moins comportant des majuscules, des chiffres et des caractères spéciaux. Utiliser un gestionnaire si nécessaire (lire: «Je protège mes mots de passe»).
- Authentification à double facteur Compléter le mot de passe par un autre élément de sécurité: SMS, lecteur de carte ou application avec accès sécurisé.
- Top secret Ne jamais indiquer ses données complètes (identité, adresse électronique, mot de passe et cartes de crédit) par téléphone ou dans un mail.
- Eviter les sites frauduleux Lors d’achats en ligne, vérifier qui est l’exploitant. Se limiter aux sites sécurisés (cadenas dans la barre de navigation). Se méfier des prix cassés et des plateformes affichant beaucoup de fautes d’orthographe. Vérifier les conditions de retour (lire «Ne vous laissez pas avoir par des faux sites de vente»).
- Sauvegardes Enregistrer régulièrement les données sur un support ou un serveur externe.
Claire Houriet Rime