Le lait et la viande bio contiennent environ deux fois plus d’oméga 3 essentiels au bon fonctionnement du corps humain que les produits conventionnels. Tels sont les conclusions de deux méta-analyses réalisées par un groupe d’experts conduit par l’Université de Newcastle (GB) et publiées récemment dans le British Journal of Nutrition. Ces acides gras que l’on retrouve également dans le poisson, participent au bon fonctionnement du système cardiovasculaire. Ils jouent un rôle important dans le développement du cerveau, en particulier chez les enfants, et renforcent aussi le système immunitaire.
16% des apports journaliers recommandés
Ainsi, selon les spécialistes, un demi-litre de lait entier bio couvre 16% des apports journaliers recommandés en oméga 3, contre 11% seulement pour son homologue issu de l’agriculture conventionnelle.
Les experts ont également conclu que le lait bio renferme 40% de plus d’acide linoléique conjugué, un acide gras de la famille des oméga 6. Il contient aussi un peu plus de fer, de vitamine E ainsi que quelques caroténoïdes. En revanche, sa teneur en iode est en moyenne 74% moins élevée.
Moins d’acide palmitique
La viande bio de son côté est moins pourvue en acide palmitique et en acide myristique, deux acides gras insaturés qui augmentent le risque de développer une maladie cardiovasculaire. En revanche, le groupe d’experts n’a pas été en mesure d’effectuer une méta-analyse sur la teneur en minéraux, en vitamines et en antioxydants car les données disponibles se sont révélées trop lacunaires.
Le passage à une alimentation bio améliore donc la qualité des acides gras ingérés. Pour arriver à ce constat, les experts ont passé au crible 196 articles consacrés au lait (170 sur le lait de vache, 19 sur des produits laitiers à base de lait de vache, 11 sur le lait et les produits laitiers de brebis, 9 sur le lait et les produits laitiers de chèvres et 2 sur lait et les produits laitiers de bufflonne. 67 autres publications portaient sur la viande de bœuf, d’agneau, porc, de chèvre, de poulet et de lapin. L’une d’entre elle concernait de la viande de bœuf suisse.
Ces différences sont principalement dues à la qualité des aliments donnés aux animaux. Les directives bio limitent fortement la part de fourrage concentré autorisé (maïs, grains, soja) dans la nourriture des ruminants rappelle en effet l’institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL).
Chantal Guyon