Les essoreuses représentent une alternative attrayante à la bonne vieille passoire lors de la préparation d’une salade. Leur rôle? Sécher rapidement la plante lavée à l’eau, afin d’éviter que la sauce ajoutée par la suite ne devienne clairette et aqueuse. Ce qu’on peut raisonnablement attendre de ces ustensiles est donc clair: ils doivent tout simplement être faciles à utiliser et à nettoyer. Pourtant, comme le relève notre test, effectué sur douze modèles achetés entre 6.95 fr. et 63.20 fr., cette attente n’est pas toujours comblée.
En fait, seul le modèle Tupperware obtient l’appréciation finale «très bien». Une première place qui a son prix: 63 fr. Or, le Tokig, qui arrive en seconde position avec un total de 5.3 points et une évaluation «bon», ne lui cède finalement que deux dixièmes de point, mais pour un prix presque dix fois inférieur! Vendu 6.95 fr. par Ikea, il est le modèle le moins cher du test et présente le meilleur rapport qualité-prix.
Efficaces contre l’eau
Point positif: nos achats remplissent leur fonction principale en retirant convenablement l’eau retenue par les feuilles des salades lors du lavage. Seul le Tontarelli, vendu par Manor, doit se contenter d’une note de 4.7 («satisfaisant»), alors que ses rivaux ont obtenu, sur ce critère, entre 5 («bon») et 6 points («très bon»). Selon Thorsten Kutzner, responsable du test à l’Institut PZT, les différences entre les modèles sont faibles et ne se remarquent ni à l’œil nu ni au toucher (lire encadré).
Les résultats ont été moins probants pour la stabilité des appareils. Les cuvettes en acier affiné de l’essoreuse Migros et du Moha (acheté chez Interio) ne possèdent pas de dispositif antiglisse. Elles ne peuvent pas être utilisées avec une seule main, sinon elles glissent. Le même phénomène se produit avec le modèle vendu par Coop, qui perd aussi son couvercle si on ne le retient pas.
Aussi un saladier
Eveline Jacob, d’Interio, esquive notre critique en insistant sur un avantage de son produit en acier affiné: il peut aussi servir de saladier pendant le repas! De son côté, Coop précise que nous avons acheté un produit de transition qui sera remplacé par un modèle de la marque Coop à la fin de l’année.
Concernant la robustesse, les deux modèles de Zyliss et de celui de Kuhn Rikon ont reçu une note insuffisante. Ce dernier était inutilisable après une chute de 1,5 mètre, le bol ayant des fissures par lesquelles l’eau s’écoulait. Ce constat n’a pas désarçonné René ab Egg, de Kuhn Rikon, qui considère simplement qu’il s’agit «d’une mauvaise manipulation». Les deux modèles de Zyliss ont également été endommagés par les impacts. En revanche, le Tolkig d’Ikea, pourtant bon marché, s’est avéré indestructible, que ce soit par une chute ou dans le lave-vaisselle (et cela quand bien même que Ikea recommande un lavage à la main). A l’inverse, les deux Zyliss se sont déformés, alors que le fabricant indique qu’ils conviennent au lave-vaisselle: le Zyliss Easy Spin était inutilisable après dix lavages à 65 degrés (le couvercle et la cuvette ne s’imbriquaient plus). En revanche, il était encore possible de fermer le Smart Touch, mais le bord de la cuvette s’était déformé…
Test d’usure
Les essoreuses ont presque toutes obtenu une bonne note au test d’usure. Les pignons du Tontarelli montraient toutefois de légers dommages sur les roues dentées et le fonctionnement n’était plus très circulaire. Manor a répondu qu’aucun client ne s’en est encore plaint. Un argument également avancé par Zyliss, qui met en avant sa garantie de 5 ans, valable aussi en cas de déformations consécutives à un passage dans le lave-vaisselle.
Andreas Schildknecht / seb
NOUS AVONS TESTÉ
500 essorages
L’Institut allemand PZT de Wilhelmshaven, en Allemagne, a testé douze essoreuses à salade pour Bon à Savoir selon les critères suivants.
1 - Efficacité de l’essorage
Les spécialistes de PZT ont plongé une minilaitue de 180 grammes dans l’eau. Ils ont ensuite placé la salade mouillée, alourdie de
170 millilitres d’eau, dans l’essoreuse. Ils ont mesuré le poids après 5 tours d’essorage et une deuxième fois après dix secondes supplémentaires d’utilisation. Les testeurs ont ensuite évalué l’efficacité de l’essorage et observé la forme de la laitue.
2 - Prise en main
Le laboratoire a voulu savoir si les essoreuses glissent lors de leur utilisation, si on peut les faire fonctionner avec une main ou si les couvercles se déboîtent. Les experts ont aussi pris en compte la force nécessaire pour faire fonctionner l’appareil et fermer le couvercle. Ils ont regardé si les essoreuses se montent et se démontent facilement, s’il est facile de laver les divers éléments à la main et évalué l’ergonomie globale de l’appareil.
3 - Robustesse
Pour l’évaluer, les testeurs ont simulé 500 tours d’essorage avec un moteur électrique, puis ont constaté l’état des essoreuses. Ces dernières ont ensuite été passées au lave-vaisselle dix fois, sur le panier supérieur, à une température de lavage de 65 degrés. Elles ont également été lâchées à trois reprises d’une hauteur de 1,5 mètre.