Bien que la forêt suisse ne se soit jamais aussi bien portée, le bois de chauffage n’est pas toujours donné. Selon notre coup de sonde, parmi 25 offres en Suisse romande, le prix d’un même stère de bois dur, coupé en sections de 33 cm varie de 90 fr. à 250 fr. de La Chaux-de-Fonds à Genève, avec de gros écarts dans un même canton (voir tableau).
Mis à part la question du transport, facturé séparément, on peine à expliquer de tels écarts de prix par des facteurs objectifs. Pour éviter de se faire plumer, il est bon d’avoir quelques informations en mémoire.
Il faut tout d’abord savoir qu’Economie forestière Suisse, la faîtière des propriétaires de forêts (qui regroupe près de 250 000 acteurs) émet des recommandations de prix*, même si le détaillant est libre de les respecter ou non. Pour 2012-2013, les tarifs indicatifs vont ainsi de 70 fr. à 90 fr. (plus la TVA de 8%) pour un stère de bois dur, frais, en rondins de 1 m (lire encadré).
Bien plus cher dans les grandes surfaces
Fort bien, mais à moins d’habiter un château médiéval, pareils tronçons n’entreront jamais dans la cheminée, ni le beau fourneau design! Avant de pouvoir les enfourner dans un poêle de salon standard, les rondins de 1 m doivent être séchés, coupés en deux, trois ou quatre sections et fendus. Le séchage se facture en plus entre 40 fr. et 55 fr., alors que le sciage revient entre 40 fr. et 50 fr.
Au total, un stère de feuillu dur, prêt à l’usage, c’est–à–dire sec (au minimum 12 mois), coupé à une longueur de 33 cm, devrait être facturé dans une fourchette de prix allant de 167 fr. à 205 fr. Compter encore 50 fr. pour la livraison, si on n’est pas équipé d’une camionnette et d’une bonne paire de biceps. A titre de comparaison, le même stère, conditionné en carton de 15 kg et vendu entre 10 fr. et 15 fr. dans les grandes surfaces, revient entre 333 fr. et 500 fr.
Par ailleurs, il vaut toujours la peine de lancer un coup de fil à sa commune qui, bien souvent, propose des prix attractifs.
Ne pas faire feu de tout bois
Si tous les bois brûlent, certaines essences sont plus indiquées que d’autres. Les feuillus durs sont à privilégier, car ils produisent un bois dense, ayant un bien meilleur apport calorifique que les résineux (épicéa, pin, sapin, etc.). Moins rentables, ces derniers génèrent, en outre, plus de cendres et de suie. Les feuillus tendres (aulne, peuplier, saule) ne sont pas non plus très appropriés, car ils se consument aussi très rapidement.
Selon Richard Golay, coordinateur pour la Suisse romande d'Energie-bois, 90% du bois de chauffe vendu en Suisse est du hêtre (aussi appelé fayard ou foyard), complété souvent par une petite proportion d’érable. Moins courants, le chêne et le charme sont également de bons bois de feu. En revanche, le châtaignier est à proscrire, car il éclate en brûlant.
Philippe Chevalier
* wvs.ch
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.
Stère, mètre cube ou kilo?
Pour mesurer les quantités de bois de feu, la précision helvétique voudrait qu’on utilise le bon vieux kilo, la masse étant proportionnelle à la quantité d’énergie contenue dans la bûche. Mais, traditionnellement, on continue de se référer au «stère» qui est une mesure approximative.
Un stère correspond, en effet, à un mètre cube apparent de rondins empilés. Coupée en sections, la même quantité de bois occupe un volume plus faible. C’est pourquoi un stère équivaut à:
- 1 m3 apparent coupé en 100 cm
- 0,8 m3 apparent coupé en 50 cm
- 0,7 m3 apparent coupé en 33 cm
- 0,6 m3 apparent coupé en 25 cm
Par ailleurs, un stère de feuillu dur (hêtre) sec pèse environ 500 kg et un stère de résineux (épicéa, sapin) 350 kg.
Plus d’informations sur energie-bois.ch