Avez-vous remarqué comme le ciel est maintenant d’un bleu uniforme par temps clair? Les longues traînées de condensation des avions qui le hachuraient ont quasiment disparu. Le coronavirus, ce fléau effroyable qui sème la mort et obscurcit l’avenir, produit quelques rares effets positifs. La baisse de pollution liée à l’effondrement du trafic aérien et terrestre en est un. Cette situation est temporaire, mais elle nous permet de nous souvenir que, avant la pandémie, la question environnementale était devenue essentielle. Alors, profitons du présent pour parler d’avenir. Et, plus précisément, d’un aspect particulier: le télétravail que beaucoup d’entre nous découvrent par la force des choses. Bosser à domicile, ça évite d’utiliser sa bagnole pour aller au bureau, et donc de polluer.
En Suisse, neuf actifs sur dix sont des pendulaires qui font, en moyenne, 30 km par jour, et une heure de trajet, pour se rendre au boulot et en revenir. Un tiers d’entre eux utilisent les transports publics, mais plus de la moitié se servent de leur voiture. Bonjour, les gaz d’échappement!
Soyons clairs. Il n’est pas question d’esquisser ici un télétravail pour tous à plein temps. La plupart des travailleurs ne le souhaiteraient pas, et cela serait tout simplement impossible dans certains secteurs. Bosser chez soi, un jour ou deux par semaine, paraît, en revanche, tout à fait envisageable pour beaucoup d’entre nous. Cette pratique permettrait de réduire une partie de la pollution automobile liée aux déplacements professionnels et de désengorger le trafic, tout en ayant des effets positifs au niveau individuel. Car, pour autant qu’on la vive bien, la démarche présente divers avantages.
Ainsi, le travail à domicile permet de dégager du temps en faisant l’économie des trajets, il supprime aussi le stress et les coûts qui y sont liés. L’employé peut moduler sa journée plus librement, et certains seront aussi plus productifs. Mais, il faudra parfois convaincre son boss. Certains patrons craindront sans doute de perdre une partie de leur contrôle sur leurs employés.
Sébastien Sautebin