Crèmes, miels, baumes... Les articles s’empilent sur l’étagère de ce couple de Vaudois. Et les factures aussi, pour plus de 1500 fr. Pourtant, ces retraités n’ont jamais rien commandé. Les factures qui accompagnent ces pots sont estampillées Oshi (filiale de Valdonatura) et Nofibee (filiale de Vitalpina).
Le proche aidant du couple, lecteur de Bon à Savoir, témoigne de cette situation désastreuse. Par crainte des poursuites, ses protégés se sont acquittés de certaines factures, pourtant indues, regrette-t-il.
Deux sociétés, même direction
Au total, 763 fr. ont été versés à Vitalpina et 749 fr. à Valdonatura. Préjudice total: 1512 fr. D’autres factures restent impayées et les rappels ne cessent de tomber. Les marques concernées, quant à elles, sont gérées par des sociétés souvent épinglées dans nos pages. Notre rédaction a recueilli plus de vingt témoignages dénonçant leurs pratiques commerciales. Valdonatura Sàrl (Oshi) et Vitalpina Sàrl (Nofibee), toutes deux domiciliées à Préverenges (VD), appartiennent à la même personne.
Ces méthodes relèvent de la vente forcée: les entreprises envoient des marchandises en masse – accompagnées d’une facture – auprès de personnes qui n’ont rien commandé. Puis les bombardent de rappels. Il s’agit d’une pratique commerciale déloyale.
Ces méthodes sont appliquées par d’autres sociétés, dont les noms varient. Leur point commun? Des cosmétiques et autres dérivés de gelée royale vendus à des prix exorbitants, avoisinant les 150 fr. par pot. Méfiance, donc, si l’on vous propose ce genre de produits par téléphone.
Le bon réflexe
En découvrant la situation, notre lecteur a eu le bon réflexe: il a envoyé un courrier aux sociétés concernées leur indiquant que le couple n’avait jamais rien commandé et qu’il ne souhaitait pas recevoir de marchandise, tout en précisant que cette marchandise était à disposition des entreprises si elles souhaitaient la récupérer.
Sollicitée par notre rédaction, Nofibee prétend ne pas envoyer «de colis sans acceptation». Et ne précise pas si elle entend rembourser le couple de retraités.
Toan Izaguirre
Que faire en cas de vente forcée?
Face à la vente forcée, voici les conseils des juristes de Bon à Savoir.
- Le consommateur n’a aucune obligation devant la facture reçue: ni de la payer, ni de la renvoyer, ni de la conserver. Cela est expressément prévu à l’art. 6a du Code des obligations (lire «La vente forcée, jamais bien loin»).
- Il convient tout de même d’informer l’entreprise que le produit est à sa disposition, si elle souhaite le récupérer (un modèle de lettre est disponible sur bonasavoir.ch/lettres-type).