Les parois de téléviseurs plats font le bonheur des magasins multimédias, mais ne suffisent même pas à recevoir tous les modèles proposés sur le marché suisse. Chaque marque décline en effet ses produits non seulement dans plusieurs tailles, mais aussi plusieurs modèles pour chacune d’entre elles, qui se distinguent par une série de lettres et de chiffres difficiles à retenir et surtout à différencier. Or, les prix varient énormément, puisque parmi les modèles de la série KDL40 de Sony, le Z5500 était vendu 2299 fr. à Manor le mois dernier dernier, alors que le modèle de même taille P5600 ne coûtait que 999 fr, soit une différence de 1300 fr (+130%)!
Qu’est-ce qui explique la différence? Sur le prospectus, plein de détails, tels que les possibilités de connexion, pas toujours utiles, et surtout les nouvelles technologies censées améliorer le produit. Concrètement, pas grand-chose aux niveaux de l’image et du son ou, du moins, pas assez pour justifier de pareilles différences de prix, estiment les experts à qui nous avons demandé une comparaison.
Comparaison par paire
Avec nos confrères de K-Tipp, nous avons en effet emprunté cinq paires de téléviseurs des grandes marques vendues en Suisse. A chaque fois, nous avons choisi un modèle cher et un autre plus avantageux d’une même série et de même taille. Puis, nous avons demandé à un jury composé de cinq experts – Norbet Dziambor, chef technique des productions EgliFilm, Felix Peter, de la société TPC (qui produit la plupart des émissions pour SF – la télévision suisse alémanique), entourés de trois apprentis terminant leur formation en électronique multimédia – de comparer entre eux les modèles de chaque paire.
Le modèle onéreux de chaque binôme a reçu une appréciation systématique de 100%. Par comparaison, le modèle avantageux devrait afficher un total nettement inférieur: il n’en est rien, comme le démontre le tableau ci-dessus. La comparaison a bien sûr été menée dans une lumière normale, mais uniforme, en analysant, d’une part, la réponse standard avec un signal TV (notamment via la mire), d’autre part, la qualité de l’image et du son d’un même film de bonne facture (lire l’article ci-contre) transmis par un lecteur Blu-ray.
Les résultats ne vont pas faire plaisir aux constructeurs: les modèles avantageux font, en effet, mieux que les plus chers chez Toshiba et Panasonic, et presque jeu égal chez LG, alors que les prix sont entre 55% et 83% plus élevés. Et la différence pour Sony est certes un peu plus importante, mais ne suffit certainement pas à justifier un prix supérieur de 130%. Donc, si on exclut les connexions et autres technologies n’influençant ni le son ni l’image, rien ne sert de dépenser plus pour avoir, au pire, à peine mieux…
Christian Birmele/cc
Pour télécharger le tableau comparatif des produits, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.