Les fabricants et les grands distributeurs aiment répéter que la qualité est au centre de leurs préoccupations. Au cours de ses vingt ans d’existence, Bon à Savoir a pourtant mis en lumière de nombreux manquements grâce aux tests confiés à des laboratoires indépendants. Ce qui a entraîné le retrait d’une ribambelle d’articles non conformes, dangereux ou simplement indignes de la qualité attendue.
Dangers pour les enfants
S’il est un domaine où les acteurs du marché devraient prendre toutes les précautions qui s’imposent, c’est bien les produits destinés aux enfants. Non par angélisme, mais simplement parce que les bambins sont plus sensibles aux substances problématiques. Hélas, nos enquêtes ont montré à de nombreuses reprises que ni les fabricants ni les distributeurs ne prenaient pas toujours au sérieux leurs responsabilités.
C’est ainsi qu’un phtalate interdit en Suisse, le DEHP, a été décelé dans cinq des quinze jouets pour les petits enfants que nous avons testés en 1998. Un comble quand on sait qu’il est soupçonné d’être cancérigène, d’endommager les reins et de nuire à la fertilité! Et comme d’autres composants peu reluisants ont été découverts, pas moins de six articles ont été retirés de la vente!
En 2002, trois des treize casques pour enfant confiés à l’Institut fédéral de recherche en matériaux (EMPA) n’ont pas passé l’épreuve de tenue sur la tête. Un an plus tard, ce sont les chaussettes antidérapantes pour bébés qui suscitaient l’émoi: sept des dix paires analysées renfermaient des phtalates en trop grande quantité. Là aussi, plusieurs modèles ont été retirés du marché.
En 2014, c’est une concentration excessive de nitrosamines – potentiellement cancérigènes – qui est détectée dans deux des huit peintures à doigts passées au crible. Et, deux mois plus tard, c’est une quantité inquiétante d’acrylamide que Bon à Savoir décèle dans des biscuits pour bébé! Et, pour en finir dans l’univers des produits pour enfants, on mentionnera encore le cas des chapeaux: la moitié des modèles examinés en 2012 ne protégeait pas des rayons UV comme ils le devaient. Ce qui a incité plusieurs distributeurs à ne plus vendre ces articles.
Alimentation problématique
Dans le secteur de l’alimentation, nos tests ont également permis de faire retirer une kyrielle de produits du marché. Sans être exhaustif, on pense aux thés verts truffés de pesticides (1999), aux birchers mueslis chargés en acrylamide (2002), aux saumons fumés impropres à la consommation (2004), aux riz basmati non conformes (2010), aux sauces soja bourrées d’azote (2012) ou aux substances inquiétantes retrouvées dans des huiles d’olive (2016).
Bien d’autres domaines ont été épinglés par nos enquêtes, des antimoustiques aux valises en passant par les lotions solaires. Des exemples parmi tant d’autres qui attestent que notre démarche au service des consommateurs a encore de beaux jours devant elle.
Yves-Noël Grin