Les röstis en paquet ou en conserve ont mauvaise réputation. Hormis leur apparence peu ragoûtante, ils sont souvent considérés comme trop gras et trop salés, et donc mauvais pour la santé. Pour savoir si cette triste renommée est méritée ou non, nous avons confié douze produits parmi les plus vendus en Suisse à un laboratoire spécialisé. Qui a mesuré leurs teneurs en sel, sucre, matières grasses et glutamate (lire encadré «Les critères du test»). Le verdict est sans équivoque: si l’on aime les röstis en paquet, il n’y a aucune raison de s’en priver.
L’huile de colza, c’est mieux
Les experts se sont d’abord penchés sur les quantités de lipides et leur qualité. La principale constatation est qu’aucune préparation n’est excessivement grasse. Les produits de Aldi et M-Budget, en tête du classement, renferment peu de lipides et une bonne proportion d’acides gras insaturés. En réalité, la plupart des aliments testés ont des graisses de bonne qualité. La raison? Les fabricants utilisent en majorité de l’huile de colza, pauvre en acides gras saturés.
Les deux röstis bio testés, de Terra Suisse et de Naturaplan, sont élaborés avec du beurre. Comme cette matière première est riche en mauvaises graisses, ils ont été pénalisés.
Attention au sel!
Dans les plats précuisinés, le sel est utilisé à la fois comme condiment et comme conservateur. Or, il peut avoir un impact sur la santé: une alimentation trop salée augmente les risques de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux.
C’est la préparation de Volg qui contient le plus de sel. Une portion de 250 g en renferme 3 g, soit la moitié de la dose quotidienne maximale conseillée. A noter que les autres röstis ont tout de même une concentration de sel de 0,7 à 0,9 g par 100 g.
Cuisson en douceur
Quand les pommes de terre sont cuites, de l’acrylamide, une substance cancérigène et mutagène, peut se former. Il est important que les fabricants choisissent des variétés pas trop sucrées, sachant que le fructose et le glucose favorisent ce phénomène. La température de stockage des patates joue elle aussi un grand rôle: lorsqu’elle est trop basse, ces sucres se développent plus facilement.
Des teneurs importantes ont été décelées dans les deux sachets de Coop: Prix Garantie et Naturaplan. Ils contenaient plus de 3 g de sucre par 100 g. Quand les patates sont correctement stockées, cette valeur ne devrait pas dépasser 2 g par 100 g.
Mais, dans tous les cas, l’acry-lamide que l’on retrouve dans l’assiette dépend surtout de la cuisson: les pommes de terre ne devraient pas être rissolées à une température trop importante.
Pas de pesticides
La teneur en glutamate a, elle aussi, été soigneusement examinée. Cet exhausteur de goût est suspecté de provoquer des maux de tête, des constipations et des réactions allergiques. Ce sont les röstis Terra Suisse (Migros), Spar et Harvest Basket (Lidl) qui en ont le plus. Les douze échantillons testés sont cependant tous en deçà du seuil de 10 grammes par kilo.
Selon Lidl, cet exhausteur de goût n’est pas ajouté: «La valeur mesurée correspond à la teneur naturelle en glutamate des différentes matières premières.» Même son de cloche chez Migros.
Finalement, le laboratoire a aussi analysé la présence de résidus de 500 pesticides dans les préparations. Il n’en a trouvé aucun.
Jonas Arnold / bu
En détail
Les critères du test
1. Matière grasse: 40%
Les experts ont mesuré la quantité et la qualité des lipides présents dans les röstis. La graisse de bonne qualité contient davantage d’acides gras mono-insaturés et polyinsaturés qui aident à réduire le taux de cholestérol et le risque de maladies cardiovasculaires. Les acides gras saturés sont, eux, moins intéressants pour la santé.
2. Sel: 30%
Moins il y a de sel dans les aliments précuisinés, mieux c’est. L’Organisation mondiale de la santé recommande d’en limiter la consommation quotidienne à 6 g.
3. Sucre: 20%
Quand les pommes de terre sont cuites à des températures élevées, les sucres favorisent de développement de l’acrylamide, une substance cancérigène et mutagène.
4. Glutamate: 10%
Cet exhausteur de goût peut provoquer des maux de tête et des éruptions cutanées. Il pourrait également favoriser les maladies inflammatoires. En Suisse, la valeur maximale autorisée dans les produits alimentaires est de 10 grammes par kilo. Sur la liste des ingrédients, on trouve le glutamate sous différents noms: extrait de levure, huile de maïs, caséinates ou encore E620 à E625.