«Bonjour Mesdames et Messieurs! Au menu du jour: larves de farine aux morilles accompagnées de sa salade de criquets migrateurs et chèvre chaud».
Les Suisses pourraient bien savourer des repas de ce genre dans les restaurants en toute légalité dès l’an prochain. Le projet de révision du droit sur les denrées alimentaires inclut, en effet, certains insectes dans les espèces animales admises pour la production de denrées alimentaires. Sont concernés: les larve de farine («tenebrio molitor à l’état de larve»), les grillons domestiques («acheta domesticus») et les criquets migrateurs (locusta migratoria).
«En vertu d’expériences positives recueillies dans certains pays européens, l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires juge ces trois espèces propres à la consommation» explique sa porte-parole Eva van Beek. Les nouvelles ordonnances sont toutefois encore en audition, jusqu'à fin octobre 2015. «Une évaluation globale des risques est en cours et le projet encore subir des modifications et des ajustements», relève Eva van Beek.
Si le texte est adopté tel quel, ces insectes pourront être commercialisés et consommés en Suisse. La législation révisée devrait entrer en vigueur durant le premier semestre 2016. Le projet précise que les trois espèces citées devront être surgelés pendant une période appropriée et subir un traitement garantissant l’élimination des germes végétatifs avant d’être remis aux consommateurs. De plus, ils devront «être clairement reconnaissables comme tels».
Manger les insectes de son jardin
Dans le droit actuel, les insectes ne sont pas définis comme des aliments. Théoriquement, il est néanmoins possible de les commercialiser, à condition de fournir plusieurs documents, prouvant notamment qu’ils peuvent être consommés sans danger. «Jusqu’à présent, personne n’a déposé l’intégralité des documents», souligne l’OSAV.
L’Office fédéral précise aussi que la consommation pour les besoins personnels n'est pas régie par la législation sur les denrées alimentaires: «Rien n'interdit donc d'élever ou de prélever des insectes dans son jardin pour sa consommation personnelle. Les personnes intéressées peuvent même les faire déguster à leurs proches lors d'une rencontre privée».
Sébastien Sautebin