Il y a 6 ans, 70% des Suisses sondés par l’Office fédéral de la statistique (OFS) déclaraient disposer d’un anti-virus ou d'un anti-spyware. Alors que l’usage d’internet s’est encore démocratisé ces dernières années et que les campagnes de sensibilisation sur la sécurité informatique sont fréquentes, on pensait que ce chiffre allait augmenter ou, au pire, stagner. Or en 2014, il est descendu à 68%, selon un rapport publié ce matin.
Plus alarmant encore, la forte diminution de la proportion d’utilisateurs d’internet vivant dans un ménage avec enfant de moins de 16 ans et indiquant disposer d’un logiciel de contrôle parental. Elle s’élève à 19% seulement, alors qu’elle était d’un tiers en 2010.
L’ONG Action Innocence a justement pour volonté de promouvoir une pratique sécurisée d’Internet. Que pense-t-elle de cette tendance négative? «Il convient sans doute de relativiser ces chiffres du fait que les enfants accèdent dorénavant aussi à internet via des tablettes ou des smartphones, explique sa directrice Titziana Belucci. Or, si des logiciels de contrôle parental ne sont pas installés, les parents les ont peut-être configurés pour en limiter l'utilisation.»
La responsable ajoute que la présence d’outils ne sont qu’une partie du problème: «Lors de nos rencontres avec les parents, certains nous avouent ne pas faire assez attention. Alors, oui, pour les enfants de moins de 12 ans, il faut utiliser les moyens techniques à disposition. Mais pour ceux qui sont plus âgés, il s’agit surtout d’accompagner l’utilisation, de mettre en garde et d’être présent pour pouvoir en parler».
L’OFS s’est également intéressé aux copies de sauvegarde considérées comme «l’une des principales précautions pour minimiser le risque de pertes de données en cas de problèmes techniques ou de sécurité». Là, également, les chiffres ne montrent pas une grande prudence de la part des internautes suisses, puisque 32% déclarent ne jamais (ou presque jamais) faire des copies de sauvegarde. Ils sont toutefois 21% à en faire mensuellement et 17% chaque semaine.
Loïc Delacour