Quels sont les remèdes à écarter pour mieux soigner? Telle est la question à laquelle la publication Prescrire répond dans son dernier bilan. Cette revue médicale française a recensé les médicaments dont on devrait, selon elle, se passer, car ils sont plus dangereux qu'utiles. Ce faisant, la rédaction assure protéger les patients contre certains effets indésirables graves et évitables à cause de médicaments dont l'efficacité n'est pas prouvée. Et même «éviter des morts ou des vies altérées».
Les domaines concernés sont nombreux (cancérologie, cardiologie, gynécologie, neurologie, etc.). En voici un aperçu:
> Dermatologie
Le Protopic, utilisé pour traiter l'eczéma, expose à des risques de cancers cutanés et de lymphomes alors que son efficacité est peu différente de celle de simples dermocorticoïdes, qu'il convient donc privilégier dans ce cas.
> Diabétologie et nutrition
L'orlistat (Xenical ou autre), censé aider à la perte de poids, n'est que peu efficace alors qu'il peut entraîner, entre autres, des troubles digestifs très fréquents, des atteintes hépatiques et des fractures osseuses chez les adolescents. Mieux vaut donc s'en tenir à des modifications d'activités physiques et diététiques.
> Douleur et rhumatologie
De nombreux antalgiques et anti-inflammatoires sont à éviter (comme les coxibs de type Celebrex et Arcoxia) et peuvent, par exemple, être remplacés par du paracétamol ou de l'ibuprofène, bien moins dangereux.
> Gastro-entérologie
Le Motilium peut provoquer des morts subites et des troubles du rythme ventriculaire, disproportionnés par rapport aux symptômes traités (reflux gastriques, nausées et vomissements). Prescrire conseille à la place les anti-acides ou de l'oméprazole, beaucoup plus favorables.
> Maladie d'Alzheimer (neurologie)
«Les médicaments de la maladie d'Alzheimer disponibles en 2014 ont une efficacité minime et transitoire. […] Mieux vaut se concentrer sur l'aide à l'organisation du quotidien, le maintien d'activité, l'accompagnement et l'aide de l'entourage» estime le mensuel. En particulier, l'Aricept, le Reminyl et l'Exelon exposent à des troubles digestifs (vomissements parfois graves), neuropsyhiques ou cardiaques.
> Psychiatrie et dépendance
Certains antidépresseurs peuvent entraîner des risques graves. Parmi eux, citons le Valdoxan, dont l'efficacité n'est pas démontrée, qui expose à des hépatites et des pancréatites, ainsi que des atteintes cutanées graves (dont les syndromes de Stevens-Johnson).
Et dans le domaine du sevrage tabagique, ceux qui optent pour le fameux Champix se soumettent à un risque de dépression, d'éruptions cutanées graves et de troubles cardiaques.
Marie Tschumi
Pour plus d'info: liste détaillée des 68 médicaments à proscrire