Dans le cadre du Salon mondial des nouvelles technologies, le CES de Las Vegas, Toyota vient d’annoncer vouloir installer, dès 2017, un nouveau module de connexion (DCM) sur tous ses véhicules. Celui-ci sera relié, via le réseau mobile 4G, à un grand «data center» qui analysera et traitera les données recueillies afin de fournir des services «tout en respectant une grande sécurité de l’information et un contrôle de la vie privée».
Si la marque japonaise prend des précautions dans sa communication, c'est que l’inquiétude va grandissante sur la protection des informations personnelles des automobilistes.
Failles déjà présentes
Ainsi, au début de l'année dernière, lerapport du sénateur américain Ed Markey avertissait que la plupart des voitures connectées en circulation sont vulnérables à des attaques de cybercriminels. Plusieurs problèmes étaient soulevés, notamment le fait que les constructeurs collectent de grandes quantités de données sur l’historique de la conduite avec des objectifs peu clairs, en impliquant généralement des tiers, et sans que les consommateurs ne soient explicitement mis au courant.
Il y a cinq jours, le premier janvier, le site techniques-ingénieur.fr soulignait également le manque de sécurité que représentent les objets connectés, notamment les voitures. «Principalement utilisées par les garagistes pour établir un diagnostic complet et rapide de l’état du véhicule, les entrées diagnostic restent accessibles à n’importe qui. Or, elles peuvent parfois contenir des informations critiques pour l’utilisateur», relatait notamment le média spécialisé.
Business juteux
Les constructeurs semblent pressés de relier les automobiles à internet, sans pour autant sécuriser au maximum l’accès aux données privées des utilisateurs, car un nouveau business juteux se profile. Selon une étude d’Idate, 420 millions de voitures connectées généreront un marché de connectivité de 9 milliards d’euros en 2020. Un pactole qui intéresse aussi les géants du web (Apple et Google en tête), les fournisseurs d’applications mobiles, tout comme les opérateurs télécoms.
Loïc Delacour