Si la musique existe depuis des lustres, ce n’est qu’en 1906 que le premier tube électronique – l’audion – a été inventé pour amplifier le son. Imaginé par l’Américain Lee De Forest, il a contribué au développement du cinéma, de la radio et de la télévision notamment. Dès 1947, le système à tubes a néanmoins été relégué à des applications spécifiques en raison de l’apparition du premier transistor. Ce dernier présente des avantages de taille: il est moins volumineux, plus léger, moins gourmand et plus solide.
Aujourd’hui, la miniaturisation des composants électroniques et l’univers numérique ont bouleversé notre façon de consommer de la musique. Une chaîne hifi animée par un amplificateur n’est plus nécessaire pour écouter ses titres préférés. Un ordinateur, un baladeur MP3 ou un smartphone connectés à des enceintes Bluetooth peuvent faire l’affaire. Il n’en reste pas moins qu’un amplificateur audio et une bonne paire d’enceintes acoustiques sont irremplaçables pour un rendu sonore de qualité.
Des signaux à foison
Au début des années 1990, le formidable essor du DVD a profité à l’envol d’une nouvelle génération d’appareils, celle du home cinéma. Si la vocation est la même – augmenter et transmettre le signal électrique audio aux enceintes –, le traitement du son est différent.
En effet, l’amplificateur classique est conçu pour transmettre un signal stéréo (deux canaux). Il n’a, en principe, besoin que d’une paire de haut-parleurs (système 2.0). C’est le bon choix pour celles et ceux qui désirent exclusivement écouter de la musique, d’autant que la séparation des canaux (effet stéréo) est meilleure.
Les amplis home cinéma sont plus polyvalents et adaptés aux sources audio-vidéo (AV) comme les lecteurs DVD ou Blu-ray. Ils permettent de les relier à un écran et à des haut-parleurs en agissant comme un commutateur central. Et ils sont capables de traiter les signaux sonores à canaux multiples (3.1, 5.1, 7,1, etc.) propres à ce genre de sources. Fatalement, leur conception est plus complexe, ce qui rend les réparations plus difficiles et plus chères.
Doucement les basses!
La puissance des amplis, exprimée en watts, est une valeur à prendre avec des pincettes. Tout d’abord, elle doit être en adéquation avec le volume sonore désiré, la surface de la pièce et les caractéristiques des enceintes (lire encadré). Ensuite, les fabricants jouent parfois avec les chiffres pour embrouiller le consommateur. Un appareil, par exemple, qui vante ses 200 W sous une impédance de 8 ohms ne sera pas plus puissant qu’un modèle de 100 W sous
4 ohms. Et puis, des marquent profitent de certaines normes (DIN, etc.) pour gonfler les chiffres, alors que la seule référence reste la puissance RMS. On trouve ainsi des produits bon marché qui annoncent une ribambelle de watts pour une qualité médiocre.
A l’achat d’un tel appareil, il est également important de s’assurer qu’on pourra brancher tous les dispositifs voulus: lecteurs CD, DVD et Blu-ray, ordinateurs, smartphones, etc. Il faut donc s’assurer que les entrées soient assez nombreuses, que ce soit pour les connexions optiques, RCA (ou cinch), HDMI ou USB. La technologie Bluetooth est, elle aussi, pratique pour pouvoir diffuser de la musique depuis une tablette ou un smartphone, tout comme le wifi intégré pour les amateurs de streaming.
Des différences évidentes
Théoriquement, un amplificateur devrait reproduire un signal sonore sans modifier autre chose que son intensité. En réalité, il va générer des harmoniques, du souffle et des distorsions dues aux imperfections des éléments électroniques de ses circuits. Il y a donc d’évidentes différences de qualité entre les modèles, même si l’acoustique de la pièce et les enceintes jouent souvent un rôle plus important.
Christophe Inaebnit
Eclairage
L’influence des enceintes
On l’a dit, la puissance affichée des amplificateurs est souvent trompeuse. Il faut également garder à l’esprit que le rendement des enceintes est lui aussi capital. Cette valeur est exprimée en décibels par watt à un mètre de distance (db/wm). Si un haut-parleur a une sensibilité supérieure de 3 db/wm par rapport à un autre, l’ampli devra fournir deux fois moins de puissance pour le même niveau sonore! Et soulignons encore qu’il vaut mieux avoir un appareil plus puissant que les enceintes, sachant que ces dernières s’endommagent facilement si elles reçoivent un son saturé.