Plus de 80% de Suisses rêvent de devenir propriétaires, mais seuls 34% le sont. Dure réalité, d’autant plus frustrante quand on la compare à quelques proportions étrangères: 55% des Français, 63% des Belges, 66% de Canadiens, 71% d’Italiens, 77% de Norvégiens, 82% d’Espagnols ou même plus de 90% de Hongrois et de Roumains possèdent leurs murs.
Alors, pourquoi pas nous? Martin Hoesli, coauteur, d’une toute récente étude publiée en anglais par l’Université de Genève, offre un éclairage nouveau sur la question. Son équipe de recherche s’est penchée sur l’ensemble des paramètres susceptibles d’influencer la décision d’acheter ou de louer un logement, avec un échantillon de 3600 ménages répartis sur les cantons de Berne, Genève, Vaud, Bâle et Zurich.
Si les freins à l’accès à la propriété identifiés n’ont rien de surprenant – prix élevés de l’immobilier par rapport aux loyers, aux revenus et à la fortune des ménages – les conclusions de son enquête, elles, sont captivantes.
Ainsi, réduire de 10% la part de fonds propres exigés lors de l’acquisition d’un bien immobilier (20% aujourd’hui) pourrait se traduire par une augmentation de seulement 1% du taux de propriétaires. En revanche, la suppression de l’impôt sur la valeur locative permettrait d’augmenter ce taux d’environ 10%. Mais, pour qu’une moitié des Suisses accède à la propriété, il faudrait non seulement baisser la part de fonds propres à 9%, sucrer l’impôt, mais aussi baisser les prix de l’immobilier!
JD
Source: Why Do the Swiss Rent?, Steven C. Bourassa et Martin Hoesli, Cahier de recherches HEC N° 2009.07.