L’ère du pilotage automatique n’a jamais été aussi proche. Les voitures actuelles embarquent un arsenal d’aides à la conduite que les meilleurs films de science-fiction n’auraient pas même imaginé il y a vingt ans. De l’alerte de franchissement involontaire de ligne au système de surveillance d’angles morts, les véhicules actuels sont bardés de technologie (lire encadré). Si la sécurité active s’en trouve parfois améliorée, les coûts d’une tôle froissée peuvent, en revanche, exploser.
Petite touchette, grosse facture
En effet, ces dispositifs fonctionnent avec des capteurs, voire des caméras et des radars. Leurs composants, naturellement fragiles, sont souvent placés dans des zones très exposées de la carrosserie. Il suffit d’une touchette au mauvais endroit pour les mettre hors d’usage. Or, selon le TCS, la réparation d’un pare-chocs légèrement endommagé coûte en moyenne deux fois plus cher lorsque les capteurs d’un régulateur de vitesse actif (ACC) y sont logés.
Il faut dire que le prix de ces dispositifs électroniques peut être très élevé suivant les constructeurs et les modèles. La Honda Accord en est un bel exemple: son radar ACC est situé dans la calandre, juste derrière l’emblème de la marque. Selon les calculs du TCS, son remplacement coûte la coquette somme de 4880 fr., alors que le changement de la calandre et de l’emblème sans ACC revient à 300 fr. seulement… Sur une BMW 330d, le capteur ACC ne coûte «que» 2550 fr. L’opération est encore moins chère (930 fr.) sur une Peugeot 3008 2.0 HDi.
Pour diminuer de tels impacts financiers, le TCS appelle les constructeurs et les garages à prendre des mesures. Primo, il demande à ce que les capteurs soient placés de manière à ne pas être endommagés ou déréglés à la moindre touchette. Secundo, il estime que, si un composant coûteux doit impérativement être monté dans une zone exposée du véhicule (pare-chocs, etc.), son support doit être conçu pour pouvoir absorber de petits impacts. Tertio, il considère que les garages doivent être en mesure de vérifier les capteurs avec précision et rapidité après un accident: cela permettrait parfois d’éviter de les remplacer inutilement!
De bons élèves
Ce qui est sûr, c’est que des solutions existent pour que chaque petit accrochage ne tourne pas au cauchemar financier. Certains constructeurs en ont déjà apporté la preuve en retirant des composants électroniques des zones sensibles. Pour son système de freinage d’urgence City Safety, Volvo a, par exemple, placé le radar optique dans la partie supérieure du pare-brise. Et, sur sa citadine Up!, VW a choisi le même emplacement pour les capteurs de l’ACC. Deux exemples qui montrent qu’il est possible d’intégrer une technologie de pointe sans la rendre exagérément vulnérable.
Yves-Noël Grin
Manque de pertinence des aides à la conduite
Au cours des trois dernières décennies, de nombreux dispositifs électroniques se sont démocratisés pour augmenter la sécurité active des véhicules. On pense évidemment au système antiblocage des roues (ABS), qui équipe désormais tous les véhicules neufs, ou au correcteur de trajectoire (ESP, etc.). Dans la foulée, les constructeurs ont rivalisé d’ingéniosité pour développer de nouvelles aides à la conduite.
Comme nous l’avions souligné (lire «Des gadgets coûteux et souvent peu utiles», TCF 1/2012*), ils ne sont pas tous aussi efficients que le marketing veut bien le faire croire. D’un point de vue sécuritaire, les plus pertinents sont, sans aucun doute, les systèmes anticollision qui freinent automatiquement en cas d’urgence, voire détectent les piétons. Sur de longs trajets, les adaptateurs de vitesse actifs sont certes rassurants, mais, comme ils calculent en permanence la distance qui sépare la voiture de celle qui la précède, les freinages et les accélérations incessants sont lassants.
D’autres dispositifs flattent les amateurs d’équipement high-tech sans transcender la sécurité. On pense notamment à la reconnaissance des panneaux de signalisation ou à l’avertisseur d’angles morts qui ont tendance, avant tout, à distraire le conducteur!