Regarder des photos classées dans un joli album, c’est tout de même plus agréable que sur l’écran d’un ordinateur. Mais malheureusement, après plusieurs années, les clichés développés ont tendance à se dégrader. Pour être sûr de garder longtemps ses précieux souvenirs, mieux vaut donc archiver les vieux tirages argentiques sur un support numérique.
Nous avons demandé à quatre entreprises de numériser 20 photos (voir tableau). Le résultat montre des prix variant de 16 fr. à… 100 fr.! Et la qualité des résultats a été jugée deux fois «insatisfaisant» par nos deux experts (lire encadré).
Deux entreprises, MCtech et ValCapture, ont fourni un bon travail, avec des images numérisées proches de celles originales. Pour un prix variant toutefois du simple au quadruple! Des retouches, comme l’amélioration des contrastes ou de la lumière, ont parfois été faites, même si cela n’avait pas été demandé. Parfois avec bonheur, quelquefois moins. Mais nos experts estiment qu’il est difficile de juger concrètement la qualité de ces interventions, forcément subjectives.
Un piercing disparaît!
Les deux entreprises les moins chères (de peu toutefois par rapport au premier) ont produit un travail «insatisfaisant». La raison: certains clichés ont subi des modifications dénaturant fortement l’original. Sur quelques photos, une jeune fille portait un piercing situé au niveau du menton. Or, sur les fichiers numériques, le bijou avait tout simplement disparu!
«Il y a effectivement dû y avoir un souci, déclare le responsable de Genevay Media Services. Le scanner est censé enlever les poussières sur l’image. Manifestement, il a fait plus que nécessaire. Il est clair que, si un client nous fait part d’un tel problème, nous lui retournons, sans frais, de nouvelles versions en réglant le problème.»
Chez Cinetis, même souci sur l’un des clichés, mais une explication différente: «Chaque photo est manuellement ajustée et restaurée, répond son directeur, Jean-Pierre Gehrig. C’est pour cette raison que le piercing a disparu. L’opérateur a cru être en présence d’une photo abîmée.» L’entreprise dit garder les fichiers non corrigés et rectifie d’éventuelles erreurs de traitement gratuitement.
Autre point souvent négatif pour le rendu des scans: un recadrage inopportun. C’était le cas avec les images rendues par Genevay Media Services. Le prestataire explique ces retouches par une mauvaise manipulation lors de la mise en place des photos dans le scanner. Ces erreurs n’auraient-elles pas pu être évitées avec un contrôle visuel après la numérisation? «Celui-ci a été fait, se défend l’intéressé, mais il a porté plutôt sur la qualité de l’image et non sur les détails.»
Loïc Delacour
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.
Les critères du test qualité
Pour analyser le résultat des clichés numérisés fournis par chacune des sociétés, Martine Dutruit et José Crespo, photographes professionnels travaillant régulièrement pour Tout Compte Fait et Bon à Savoir, ont inspecté visuellement plusieurs images sur le même écran d’ordinateur. Ils ont répondu aux questions suivantes.
L’image numérique est-elle proche de l’original sur papier?
Constate-t-on une perte de qualité ou des modifications (recadrage, éléments effacés) qui dénaturent l’image de base?
Les éventuelles retouches, par exemple de couleur, de lumière ou de contraste, étaient-elles judicieuses?